Université d'éducation populaire à la botanique en Deux Sèvres

Publié par Association La Buissonnante Manceau Benoit, le 24 septembre 2024   70

L’association La Buissonnante agit dans le champ de l'éducation à la nature sur le département des Deux-Sèvres. Passionnés, par l'univers du végétal et surtout par les relations qu'entretient l'homme avec celui-ci, les membres de l'association proposent, depuis deux ans, des modules d'initiation à la botanique à un public d'amateurs afin de leur faire découvrir plusieurs facettes de cette science. Petit retour d'expérience sur cette démarche pédagogique particulière.

L'université d'éducation populaire, pour quoi faire ?

L'idée de la création de l'université d'éducation populaire à la botanique se base sur des réactions de personnes suite à la crise sanitaire du Covid (2020-2021). A cette période, beaucoup de personnes souhaitent mieux connaitre la nature qui les entoure et notamment les végétaux. Cependant, les personnes constatent leur déconnexion au monde vivant qui les entoure et sont surprises par l'ampleur des connaissances à intégrer. L'association est en cours de création, elle rapidement identifiée comme relais de connaissance naturaliste. En écho à cette demande, les membres de l'association proposent aux habitants du Bressuirais (Deux-Sèvres) de s'inscrire à un programme pédagogique concentré autour de la botanique. Ce projet d'animation de territoire est destiné aux habitants à partir de 16 ans et pour des personnes qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l'univers végétal.

Une deuxième édition en 2024.

Devant le succès de la première édition qui affichait complet (15 places disponibles), l'association propose une deuxième édition sur l'année 2024. Celle-ci connait une amélioration quant à son fonctionnement, la première étant surtout initiée par un seul animateur. Cette deuxième édition laisse une place plus importante aux intervenants bénévoles. Ainsi, selon les thématiques, les adhérents de l'association (notamment une enseignante en sciences et vie de la terre, un technicien à l'office de la biodiversité, un naturaliste autodidacte) sont épaulés par des intervenants professionnels de d'autres structures comme Bocage Pays branché, le CPIE Sèvre Bocage, les productrices de plantes aromatiques Christine et Cécile ; les techniciens salariés œuvrant à la réalisation et à la coordination des différentes sessions.

Quel menu en 2024 !

Au début de l'hiver, nous sommes partis découvrir l'infiniment petit qui compose les végétaux, c'est à dire les cellules des plantes. Les participants ont (re)découvert le métabolisme des plantes et observé des choses curieuses au microscope comme la migration des chloroplastes chez certains végétaux. Ces découvertes en guise d'introduction nous ont permis de faire le lien avec la sortie sur le fonctionnement des arbres en hiver. Les tissus des végétaux ont été mis à l'honneur sur ces deux premiers modules. A la sortie de l'hiver et au début du printemps, les participants ont appris les gestes que l'homme opère pour multiplier les végétaux. Ces savoirs faire traditionnels sont utilisés en horticulture depuis des générations : le greffage, le bouturage et le marcottage. Les membres de l'université ont ensuite été initiés à la reconnaissance de la flore sauvage et pour certains ont découvert l'existence d'une nouvelle langue : la botanique, l'art d'insulter les plantes par des noms compliqués en latin et en grec !! Enfin nous avons terminé nos explorations sur la richesse du monde végétal par les utilisations faites au jardin comme en herboristerie.

L'essence même de l'université

A travers nos modules de sensibilisation et nos transmissions de connaissances à un public moins initié, nous avons la satisfaction de permettre à des personnes de s'approprier les enjeux autour du vivant comme la préservation de la flore et des écosystèmes. Nous constatons également que la nature qui nous entoure est un prétexte formidable pour favoriser le dialogue, les échanges et la cohésion sociale entre des personnes qui ne se côtoyaient pas. La réussite de cette édition et la reconduction du soutien de la région Nouvelle Aquitaine nous permettra de proposer une nouvelle édition en 2025.