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Conférence - Les ballons aérostatiques

 

Œuvre emblématique du musée des Beaux-Arts d’Agen, le Ballon de Francisco de Goya représente une montgolfière s’élevant dans le ciel au-dessus d’un paysage montagneux et d’une foule de personnages qui tente de suivre sa trajectoire. Ce tableau fait écho à l’enthousiasme des premières ascensions en montgolfière concrétisé par la diffusion du thème du ballon aérostatique dans les arts plastiques.

En effet, il y aura 240 ans ce 19 septembre 2023 que les frères Joseph et Étienne Montgolfier permirent à l’homme d’accéder à un rêve : voler. Dans la cour du château de Versailles, le 19 septembre 1783, le premier ballon habité (un coq, un canard et un mouton) exécute un vol de 600 m et parcourt 3,5 km. L’expérience est renouvelée, avec des hommes devant le Dauphin au château de La Muette, le 21 novembre de la même année.

La Fête de la science est l’occasion de se replonger dans cette ambiance euphorisante d’une si extraordinaire découverte, dont les principes fondamentaux ont été découverts dans l’antiquité, et de voir comment cela s’est traduit à travers l’art mais également de comprendre comment un tel procédé a évolué aujourd’hui.

C’est au IIIe siècle avant J.-C. qu’Archimède, alors âgé de 22 ans et ingénieur à la cour de Hieron II, tyran de Syracuse, pose les principes d’une force qui portera par la suite son nom. Cette découverte d’abord destinée au domaine maritime sera par la suite appliquée au génie civil et à l’aéronautique, montrant ainsi son universalité.

Fondés sur le principe d’Archimède, les ballons furent les premiers objets à voler dans le ciel, avant d’être rejoints cent ans plus tard par le premier planeur, qui reposait sur le principe des forces aérodynamiques, puis, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, par les premières fusées, reposant sur le principe de l’action et de la réaction (3e loi de Newton).

Qu’ils soient gonflés à l’air chaud, à l’hydrogène ou à l’hélium, les ballons ont occupé une place importante dans le domaine militaire, ainsi que dans les transports avant de se faire supplanter par l’avion. Mais bien loin d’avoir été relégué aux oubliettes par l’avion et en s’inscrivant dans une démarche de sobriété énergétique très actuelle, le plus léger que l’air ouvre de nouveaux horizons en matière de recherche scientifique, qui nous mènent jusqu’à la frontière de l’espace… et même au-delà.

C’est ainsi que le CNES, principalement connu pour ses activités spatiales reposant sur la conception des lanceurs, des satellites et des sondes spatiales, est devenu un des acteurs majeurs de l’exploration de la terre grâce aux ballons, en développant des types de ballons et des techniques de vol complexes. Par des lâchers de ballons tout autour du globe (Canada, Brésil, Australie Suède… ou tout simplement en France, à Aire sur l’Adour), cette activité, en plein développement au CNES permet de réaliser chaque année de nombreuses expériences scientifiques (variables météorologiques, chimie atmosphérique, biologie, rayonnement cosmiques, observations astronomiques…) afin de mieux comprendre le monde qui nous entoure et son évolution.

Avec Nathalie Lacroix, médiatrice, et Stéphane Lacroix, chargé d'affaires à Capgemini, en prestation pour le compte du CNES.