Évolution des représentations des Néanderthaliens par Marylène Patou-Mathis

La construction de l’image des Néanderthaliens s’est forgée au cours de la seconde partie du XIXe siècle et au tournant du XXe siècle, d’abord dans les milieux érudits, à partir des théories scientifiques émises par les savants, puis dans les milieux populaires, notamment à travers les magazines illustrés, les romans préhistoriques ou les expositions. Les représentations reflètent les préjugés de chaque époque. Avec son front bas, sa visière sur-orbitaire et son gros crâne, Neanderthal est d’abord considéré comme un humain dégénéré. Décrit par les anthropologues comme un être « peu gracieux », à la « face vulgaire » et « aux poils hirsutes », il est relégué du côté de la bestialité (Homme-singe). Considéré comme un précurseur de l’Homme, il est rapproché des types humains considérés alors comme « inférieurs ». Du point de vue iconographique, à part quelques sculptures ou dessins, le véritable changement a lieu dans les années 1970 où les reconstitutions des Néanderthaliens s’appuient beaucoup plus sur l’anatomie des fossiles découverts et les scènes de vie sur les écrits des ethnologues qui mènent des recherches sur les peuples chasseurs-cueilleurs. Cependant, jusqu’à la fin du XXe siècle, dans nombreux livres, documentaires et films, leurs comportements apparaissent plus primitifs que ceux des premiers Hommes modernes

. La conférence sera précédée d'une [SÉANCE DE DÉDICACES] dans la médiathèque du Pôle à partir de 17h30. L’occasion pour vous d’échanger avec Marylène Patou-Mathis dans un cadre intimiste autour de ses ouvrages de références !

Marylène Patou-Mathis est Docteur en Préhistoire, Directrice de recherches au CNRS, rattachée au Département Homme et Environnement du Muséum national d’Histoire naturelle.

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