Conférence - débat

La revivification des traditions musicales de l'Iran du 15ème au 17ème siècle à travers les sources ottomanes

Communication d’Arash Mohafez à destination d’un public amateur, initié ou intéressé suivi du concert de la musique persane/ottomane avec les répertoires « ‘Ajamlar ».


Si la maîtrise de la musique persane est un art, son enseignement est une véritable science. Le MEB souhaite consacrer cette nouvelle édition de la Fête de la Science aux sonorités orientales et partager avec son public l’histoire des trois siècles d’échanges entre du XVe au XVIIe  siècle, qui caractérise les vastes relations existantes entre les musiques classiques persane et ottomane. Échanges qui atteignent leur apogée au XVIe et XVIIe siècles à l’issue des guerres entre les sultans ottomans et les monarques safavides. Autant d’évènements durant lesquels nombre d’illustres musiciens persans sont transférés des centres importants tels que Tabriz et Bagdad à Istanbul. Les spécificités de ces musiques anciennes relèvent en premier lieu de l’utilisation des modes variés – Maqâms, puis de la recherche des cycles rythmiques longs et complexes – Osul - enfin de l’engouement pour l’improvisation selon une métrique dite libre. A titre comparatif on peut dire qu’actuellement le recours aux rythmes complexes, dans le cadre de la tradition de la composition, est davantage préservé en Turquie tandis qu’en Iran on accorde une place plus importante à la tradition de l’improvisation selon une métrique libre.

Arash Mohafez et Zia Mirabdolbaghi, lors de nombreux concerts en France, tentent de renouveler aujourd’hui, de par leur choix de répertoires historiques, les liens structurels des musiques persanes et turques. Ces répertoires contiennent des pièces de compositeurs persans de la cour ottomane du XVIIe et du XVIIIe siècle, connus sous le vocable ‘Ajami, ainsi que des compositeurs reconnus à cette époque. Dans ces concerts, des séquences d’improvisations interviennent selon les canons de la libre métrique et mettent en valeur la performance technique du Santur persan. Improvisation qui ne perdent pas de vue les critères esthétiques des Taqsims turcs et arabes et qui établissent des liens entre ces pièces aux racines historiques multiples. En l’occurrence, le Bendir turc et le Tombak persan, pied à pied avec le Santur, préservent la variété ainsi que l’homogénéité de l’espace multiculturel des répertoires présentés dans ce concert.