Atelier

"le chant des immeubles" de Gaetan Gromer (géolocalisation et création sonore)

"le chant des immeubles" de Gaetan Gromer (géolocalisation et création sonore)

Présentation publique au Local (Maison de quartier de Poitiers le mercredi 26 juin à partir de 19h.

Le chant des immeubles est un dispositif sonore, prenant la forme d’une application pour smartphone, créé in situ, qui permet d’explorer l’espace public guidé par ces chants. L’utilisateur se promène entre les immeubles et écoute la pièce qui se crée en fonction de ses déplacements. En fait, à l’approche d’un immeuble, ce dernier se met à « chanter » de sa voix singulière. Si l’on est proche de plusieurs immeubles, ils se mettent à chanter en choeur. Les déplacements de l’utilisateur recomposent donc instantanément cette symphonie du bâti. Une expérience inouïe, au sens propre.

Ce projet a été mis en place sur Poitiers à l'initiative du Lieu multiple et en relation avec le Local (Maison de quartier de Poitiers),  en particulier la résidence habitat jeune depuis le mois de novembre 2018.  Il a été l'occasion de mettre en place cinq ateliers autour de la création sonore et en particulier autour de ce dispositif de Gaetan Gromer "le chant des immeubles".

"Géolocalisation et création sonore" correspond à un travail initié par le Lieu multiple depuis septembre 2018. Il intégrè, résidence de création artistique, médiation, atelier et PEAC autour de la géolocalisation. ce porjet est soutenu par la DRAC Nouvelle Aquitaine.

"le chant des immeubles"

Tout lieu possède une identité singulière. Les matériaux, la densité du bâti, sa fonction, son implantation, son histoire lui attribuent des caractéristiques particulières. Il possède donc logiquement une acoustique unique et, comme l’a démontré Alvin Lucier en 1969, des fréquences de résonances qui lui sont propres, mais qui sont difficilement audibles à l’oreille nue.

Pour réaliser sa célèbre pièce I’m sitting in a room, Lucier s’enregistre tandis qu’il lit un texte. Ensuite, il diffuse l’enregistrement dans la pièce tout en ré-enregistrant le résultat sur une autre bande. Il recommence ce procédé un certain nombre de fois. L’effet en est que certaines fréquences sont accentuées par la résonance spécifique de telle ou telle pièce, jusqu’à ce qu’au final les mots de son texte deviennent inintelligibles, remplacés uniquement par la pure résonance des harmoniques de la pièce elle-même. C’est donc ainsi qu’il a pu démontré que chaque lieu possède des fréquences formantes différentes et donc des caractéristiques de résonance uniques.

Inspiré par cette expérience, Gaëtan Gromer a conçu un logiciel pour le projet qui automatise le process et le remet à jour avec, par exemple, l’adjonction d’une modélisation de la réverbération du lieu, grâce aux techniques de convolution inexistantes à l’époque de I’m sitting in a room.

Les bourdons ainsi mis à jour et amplifiés sont en quelque sorte la signature acoustique du bâtiment et se perçoivent alors comme des chants singuliers, reflets dichotomiques d’une réalité à la fois poétique et scientifique.

Distribution :

Gaëtan Gromer, conception, programmation et création sonore

Thibaut Weissgerber, programmation de l’application

Une co-production Horizome et Les Ensembles 2.2 (Strasbourg)



Gaëtan Gromer est artiste sonore. Il mène conjointement une activité d’écriture musicale contemporaine pour la scène et l’image, la réalisation d’installations sonores et de performances. Parallèlement, il anime de nombreux workshops de création électroacoustique et autour de l’usage des nouvelles technologies dans la création musicale. Il assume, depuis 2009, la direction artistique du collectif d’arts numériques sonores Les Ensembles 2.2.

Très attiré par l’interdisciplinarité, il multiplie les collaborations avec des artistes comme Maria La Ribot, Philippe Boisnard, Paul Hossfeld, Germain Roesz, Zahra Poonawala, Sylvie Villaume, Léo Henry, Stéphane Perger, etc.

Il est l’un des lauréats du prix européen d’arts numériques Imagina Atlantica 2012 à Angoulême et a écrit la musique de Juste l’embrasser de Samuel Henry, prix SABAM au festival international du film fantastique de Bruxelles en 2008.

Il se produit et expose régulièrement dans sa ville d’origine, Strasbourg (Shadok, le Maillon, Pôle Sud, les festivals Ososphère et Artefacts, etc.). Mais aussi, entre autres, au MAMCO de Genève, à l’e-Werk de Friburg, au CAC de Vilnius, au Fresnoy à Tourcoing, au musée de Saint- Dié, à la Fondation Fernet Branca de Saint-Louis, au Centre Databaz à Angoulême, à la Nuit Blanche de Bruxelles, au Park in Progress de Mons, au Laboral de Gijon, au Transient à Paris, à Accès)s( à Pau, au Digital Life de Rome, aux Electric Nights d’Athènes, etc. Ses compositions, notamment dans le champ de la production audiovisuelle, ont été entendues dans de nombreux festivals en France, Belgique, Espagne, Suisse, Lettonie, Lituanie, Italie, Corée et au Brésil.

Ses disques [fri:z] et Noise Level ont été respectivement sélectionnés dans le Top 10 des meilleurs albums Ambient de 2014 par le webzine français SWQW et dans le Top 10 des meilleurs albums Drone de 2016 par le webzine américain A closer listen.