Performance - Spectacle

Pop corn Protocole – Collectif Charchahm (FRA)

Résidence de création 7 > 11 mars / monochrome jaune fluo

Sortie de résidence ven 11 mars 18h30 / Salle Galilée / Entrée libre sur réservation ICI

Coproduction : La Manufacture-CDCN Bordeaux, l’OARA, Atelier des marches Le Bouscat / Festival Trente Trente Bordeaux, Le. Lieu multiple/EMF / Pop corn Protocole est soutenue par le Ministère de la Culture-DRAC Nouvelle-Aquitaine, au titre de l’aide au projet

Création : Jean-Emmanuel Belot // Annabelle Chambon // Cédric Charron // Mari Lanera
Mise en scène et chorégraphie : Annabelle Chambon // Cédric Charron
Composition musicale : Jean-Emmanuel Belot // Mari Lanera
Création lumières : Julien Bony
Collaborations : Madina Querre, Anthropologue en santé publique // un expert anonyme enmanagement du risque et trading de ressources en nutrition animale
Production : Emilie Houdent
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Protocole d’exorcisation de la peur

Une idée noire: on nous annonce la fin du monde ..
Quel monde ?
Celui dont nous avons hérité ?
Celui que nous construisons ?
Celui sur et dans lequel nous vivons ?
Tous responsables ? Tous passifs ? Tous actifs ? Tous auteurs ? Tous collabos ? Tous égoïstes ?
Ou bien tous gobeurs ? Tous bouffeurs ? Tous pigeons ?
Et bien entendu, tous nuisibles ! Tous dommages collatéraux ! Tous réels! Tous fictifs ! Tous
fantômes ! Tous zombies ! Tous catcheurs ! Tous militants ! Tous craintifs ! Tous témoins ! Tous
contents ! Tous salés ! Tous sucrés !
Tous sous X .
Memento mori


«L’espérance est un risque à courir. » G.Bernanos

LA BOUFFE
Nous ingurgitons par plaisir, par nécessité vitale, par reproduction culturelle.
Chaque jour plusieurs repas, chaque jour nous achetons et nous consommons.
Chaque jour par notre portefeuille nous choisissons un modèle économique.
Chaque jour nous influençons le monde par ce que nous mettons dans notre bouche.
Une bouche est infime, mais l’addition de toutes les bouches créée une multitude.
Le maïs mais pourquoi ?
Zea mays est de loin la céréale la plus produite dans le monde, 1 milliard 200 millions de
tonnes. Il sert principalement à nourrir les animaux, base de la nourriture, considérée encore comme essentielle.
Si tu mets 1 dollar sur du maïs, une fois transformé en pop corn, tu marges à 2500% !
Il a remplacé la jachère, puis a accompagné la croissance démographique, le changement
climatique et l’émergence des classes moyennes.
Une vraie leçon de géographie et d’histoire sociale !
Parlons alors de ce qui nous est le plus proche : la bouffe !
Parlons de famine, parlons de plastique.
Parlons de tacos, parlons de modernité, de consommation, de libéralisme, de propagande, de saisons et de spectacles !
Parlons des pop corns en tant que symbole et glorification de la modernité.
Il faut nourrir la planète dans la logique de l‘excès.
On peut ôter son masque pour manger ses pop corns au cinéma.
Ils seraient aussi responsables de l’augmentation des protéines Beta Amyloïdes, qui favorise Alzheimer. Le diacétyle qu’ils contiennent abime les poumons et entraine des maladies respiratoires. D’après une étude scientifique la mastication des pop corns favorise l’oubli face aux matraquages publicitaires…
Un Prozac presque naturel !

LA PEUR
« Metus futura prospicit ; Timor subita mentis consternatio »
La crainte regarde vers le futur ; La peur est une épouvante de l’esprit

Mort certaine, changements climatiques, risques pandémiques, effets de serre,
surpopulation, conflits en tout genre, agressivité permanente, pollutions et autres
catastrophes : le monde ne se montre pas toujours très positif !
Nous construisons en permanence un imaginaire anxiogène, propre aux pires délires
idéologiques.
Le sujet nous tient à cœur déjà depuis plusieurs créations. Le drame appelle sa mue en satyres scéniques : nous nous emparons de ses maladresses et de
ses dérives liberticides.
Nous élaborons des protocoles d’imaginaires, lieu d’appropriation du doute, de la crainte et de ses peurs.

POP CORN protocole d’exorcisation de la peur, est une création où fin du monde côtoie
faim dans le monde, avenir dialogue avec climat, nourritures avec cultures.
Sous forme de cartes postales dystopiques, nous voulons rendre compte des dérives
aliénantes d’une société en surpoids : un débordement de mondes et de micros sociétés,
sièges de nos pires fantasmes et cauchemars.
Une catharsis se modèle inexorablement afin de digérer une atmosphère anxiogène.
Une anticipation allégorique ? une mutinerie biologique ? un cauchemar universel ? des
farfelus idéalistes ?
Nous n’en avons pas fini avec la bouffe !

Dans une ambiance végétal-punk, où sur un rebut de moisson d’épis, jonchent des masques zombiesques et autres vanités de la pop culture, deux créatures arpentent un monde englouti par le maïs. Elles traversent les conflits causés par ou pour le petit grain doré, avec des corps marqués par la monoculture.

La longue histoire du maïs raconte notre rapport au vivant depuis la rencontre avec la déesse aztèque Centeotl jusqu’à la surconsommation abrutissante du pop corn. Des rites ancestraux aux pubs TV, le maïs s’est doté de supers pouvoirs pour justifier et stimuler son expansion.

D’où nous vient cette pulsion de l’abondance qui nous a conduit à dénier notre lien à la nature et le danger de l’épuisement des ressources ? Ce que l’on appelle « notre instinct de survie » est-il une excuse valable ou un mot valise ? une illusion ontologique de notre supposée condition humaine qui nous autoriserait à tous les excès ? L’alimentation mondiale est-elle une question vitale ou une question de pouvoir ?

BIOS des Artistes:

Annabelle Chambon et Cédric Charron

Les artistes Annabelle Chambon et Cédric Charron sont issus d’une formation en danse contemporaine. Au long de leurs vingt années de pratique professionnelle dans le milieu du spectacle vivant, ils ont élargi leurs champs artistiques aussi bien du coté du théâtre que des arts visuels. Performances, vidéos, et spectacles scéniques sont leurs forces de proposition artistique. Ils ont collaboré avec des structures allant de la galerie (ex: la criée à Rennes, …) au théâtre (Le Cuvier cdcn aquitaine, le Quartz à Brest, le Mounsonturm à Frankfurt, la Rose des vents à Villeneuve d’Ascq, …) en passant par le studio d’artistes (Atelier d’Estienne à Pont Scorff, …) ou lieux pluridisciplinaires (les Subsistances à Lyon, Troubleyn Laboratorium à Anvers, …).

Depuis 10 ans, Annabelle et Cédric ont développé une approche physiologique du mouvement. Pour eux, la notion de corps sans organes d’A.Artaud et G.Deleuze inspire leur danse. Elle définit une autre conception du corps, qui n’est plus affaire de forme et d’organe, mais de vitesses et de lenteurs, de composition de forces et d’affects. Le concept du corps sans organes propose une libération de l’agencement des organes dans l’organisme: il permet de se focaliser sur les rapports de forces et d’intensité qui le constitue. Le corps est alors parcouru par des mouvements extrêmes de pures sensations.
Annabelle et Cédric cherchent à sentir et faire sentir les forces à l’œuvre dans cette déformation vitale. Il est question ici d’interactions, de frictions au niveau physiologique et émotionnel.
Par l’action réelle en temps réel, les mutations et les transformations organiques sont à même de faire jaillir des territoires d’expériences.
C’est une chimie qui s’opère avec ses révélateurs, ses contraintes, ses impulsions. L’expérience physiologique émerge par la répétition, l’étirement du temps et la cristallisation des corps.

Annabelle et Cédric partagent leur savoir-faire, en France et à l’international, sous formes d’ateliers, de transmission de répertoire, de laboratoires de recherche et/ou de création, avec différents publiques comme les scolaires, les amateurs, les pré-professionnels et les professionnels. Notamment ils créent des dispositifs inclusifs sous la forme de workshop- création ou en tant que curateurs d’expositions collectives.

Membres incontournables de la cie Troubleyn, Annabelle et Cédric ont créé avec Jan Fabre 14 spectacles, dont les pièces phares « Je suis sang » et « Mount Olympus » ainsi que les soli « Preparatio Mortis » pour Annabelle et « Attends attends attends » pour Cédric.
Depuis 2004 ils accompagnent Jan Fabre sur les masterclass et encadrent de nombreux workshops à travers le monde. Ils co-écrivent le livre «From act to acting – a guiding line for the performer of the 21st century», inscrivant dans le marbre 20 ans de collaboration. Annabelle s’est formée au CNSMD de Lyon et a également collaboré et créé plusieurs spectacles avec Coraline Lamaison, et avec Pierre Jodlowski, Renaud Cojo, Kris Verdonck, Thierry de Mey, Christiane Blaise, Joanne Leighton, Manuela Rastaldi, Dominique Boivin, Laurent Pelly.

Cédric s’est formé à P.A.R.T.S. et a également collaboré et créé plusieurs spectacles avec Renaud Cojo, Kris Defoort, Boris Charmatz, Thierry de Mey, Michèle Anne de Mey, Fatou Traoré, Merlin Spie, Filip Sangdor.
Ensemble ils fondent le Label Cedana, actif entre 2004 et 2010, co-signant des spectacles et de nombreuses installations/performances présentées entre autre aux Sujet à vif, festival Mettre en scène, festival Antipodes, La Criée centre d’art contemporain, le domaine de Kerguéhennec….

Depuis 2015 ils s’associent à Jean-Emmanuel Belot pour la création de plusieurs performances et en 2020 ils commissionnent avec Emilie Houdent l’exposition performative « Les Prototypes du vivant » à l’École des Beaux-arts de Bordeaux sur invitation du Festival Trente/Trente.

Jean-Emmanuel Belot (1971)
Après un cycle d’architecture à Bordeaux, Jean-Emmanuel Belot s’ouvre aux expérimentations scéniques en multipliant les ateliers de recherche en danse (avec Benoît Lachambre, Carlotta Ikeda, Joao Fiadeiro), en théâtre ou auprès de performers (avec Marina Abramovic, Franz Poelstra). Il participe ainsi à des performances collectives (avec Christine de Smedt, Fiorenza Menini, Nadia Lauro).
Il collabore aussi sur des projets artistiques à caractère technologique avec Fabrice Vincent, Wolf Ka, Lab(AU), Nicolas Ticot, (XLR Project). De 1996 à 2002, avec le collectif Res publica, il participe à la création de Sexes, Corpus X, God is my copilot et EN3+4JEUX3. En 2002, il crée l’Association woo avec Stéphanie Thomas afin de rassembler des artistes autour de projets d’intervention. Au cours d’une première résidence aux Magasins Généraux de Lyon, 12+1=interdit au public, il initie des collaborations avec différents artistes dont le plasticien Alexandre Leveuf, le jongleur Jorg Müller, les danseurs Carole Perdereau et Ennio Sammarco. Avec ce dernier, sous le nom de Woo, ils développent une recherche artistique commune et signent ensemble, de 2005 à 2009, quatre créations chorégraphiques (First Issue, Trio pour un solo (every adidas has a story), Les Journées impériales, La Storia).
Jean-Emmanuel Belot prépare actuellement un solo pour avril 2010 (Tous les christs ici ressemblent à Björn Borg.

Mari Lanera

Native de Trévise et formée au Conservartoire de Venise, l’Italienne Mariele Baraziol, alias Mari Lanera, est installée à Bordeaux depuis 2005, où elle est devenue une figure incontournable de l’undergorund musical, tendance électro- rock. Après Psch Pshit, Felindras et LDLF, elle fait aujourd’hui partie des groupes Zero Branco et L’Avventura, tout en œuvrant à son projet solo, Taranta Lanera, qui revisite en version
électronique les chansons traditionnelles du
Sud de l’Italie. Par ailleurs comédienne (pour
Joris Lacoste, la Compagnie des Limbes ou le
collectif Andréa Cavale, également invité de
MétaMusiques), elle compose également pour la
danse et le théâtre.
Amoureuse de la capture audio, c’est en
cheminant, enregistreur à la main, et en
improvisant, vagabonde, que
Julia Hanadi Al Abed – née en 1977 à Bordeaux, et formée
au Conservatoire de cette ville – est venue à
l’écriture acousmatique. Voix, field recordings, corps sonores sont l’essence de ses créations de musique concrète qui déploient, sur scène ou sur disque, un vaste spectre de technologies, du lo-fi au hi-tech. Associée au Studio de Création et de Recherche en Informatique et Musiques
Expérimentales (SCRIME) à Bordeaux, où elle
approfondit son travail du son dans sa dimension spatialisée, Julia Hanadi Al Abed fait également partie de l’association Octandre, association pour la musique électroacoustique. Elle a par ailleurs
noué de multiples collaborations musicales,
de Christophe Ratier au UN Ensemble. Ses
compositions sont publiées chez Les Potagers
Natures, ALaMuse, Framework ou Tsuku Boshi.