Evenement professionnel

Soutenance de thèse PALEVOPRIM Axelle GARDIN : Les tissus squelettiques des vertébrés : archives paléoenvironnementales et paléoécologiques

Soutenance de thèse

Axelle GARDIN

Amphi PBS, Bât. B36, Université de Poitiers ou à distance : Soutenance d’Axelle Gardin

Les tissus squelettiques des vertébrés : archives paléoenvironnementales et paléoécologiques

Apports de l’étude de la squelettochronologie, de la géochimie isotopique et de l’anatomie fonctionnelle à la compréhension des écosystèmes continentaux anciens

Matériel du paléontologue vertébriste, les tissus squelettiques fossilisés représentent une archive originale, riche en informations écologiques et environnementales dans les temps anciens. Elles enregistrent aussi des informations sur l’histoire et les conditions de vie et renseignent sur les adaptations fonctionnelles des organismes, éléments essentiels pour comprendre l’évolution biologique en lien avec les changements environnementaux. Ces aspects sont abordés dans la thèse, à travers l’exploration et le développement de différentes approches méthodologiques.

Les marques de croissance squelettique des actinoptérygiens et chéloniens dulçaquicoles d’Afrique intertropicale sont envisagées comme marqueur de paléo-saisonnalité. Le développement de cet outil passe par la construction d’un référentiel sur des espèces actuelles proches de celles fossiles, et se décompose en deux études complémentaires. Dans une première partie, je démontre à partir de l’analyse des résultats d’une expérimentation sur 3 espèces intertropicales (Polypterus senegalusAuchenoglanis occidentalis et Pelusios castaneus), que la croissance saisonnière de ces espèces est contrôlée principalement par l’abondance de nourriture, et parfois par la température de l’eau. Dans une seconde partie, je démontre que l’exploration de la croissance osseuse d’individus sauvages de Lates niloticus est effectivement corrélée aux cycles saisonniers. Ces premiers résultats permettent aussi de préciser les futurs développements à mener pour calibrer ce marqueur de saisonnalité. Dans une troisième partie est présenté l’échantillonnage effectué pour une application dans la Formation de Shungura (Plio-Pléistocène, Ethiopie) avec les premières observations.

A partir d’une synthèse sur l’écologie et la physiologie des crocodiliens, j’ai pu montrer que la composition isotopique en oxygène de leurs tissus dentaires reflète principalement celle de l’eau dans laquelle ils ont vécu pendant la formation de la dent. Dans une première étude, la composition isotopique en oxygène de l’émail en bulk de fossiles de la Formation de Shungura est interprétée, et apporte des informations sur l’évolution des milieux d’eau douce et de leur diversité locale pendant deux millions d’années. Dans une seconde étude échantillonnant la dentine en sérié, des résultats préliminaires montrent une fluctuation cohérente avec une saisonnalité du climat pour certains échantillons. Ces premières données permettent de proposer un protocole dans le but d’interpréter le signal enregistré et de discuter l’évaluation de l’impact de la diagenèse.

Enfin, l’étude de l’anatomie fonctionnelle fine des structures osseuses externes (morphologie, facettes articulaires, insertions musculaires, proportions) sur le squelette appendiculaire permet des inférences sur le mode locomoteur et plus généralement sur la paléoécologie d’Amphicynodon leptorhynchus (Carnivora, Arctoidea) des Phosphorites du Quercy (Oligocène inférieur, France). Dans une première partie, l’analyse fonctionnelle du membre postérieur révèle des adaptations au grimper et permet de conclure sur l’arboricolie probable. Dans une seconde partie, une restauration paléoartistique d’Amphicynodon leptorhynchus est élaborée sur la base d’arguments anatomiques et en cohérence avec le contexte environnemental.

Une mise en perspectives des apports méthodologiques abordés aux questions scientifiques sur l’évolution dans son contexte environnemental est proposée, avec un focus particulier sur les questions de saisonnalité et les inférences paléoécologiques.

Jury

  • Naomi Levin (Rapporteure) – Professeure Associée, Université du Michigan, Ann Arbor
  • Loïc Ségalen (Rapporteur) – Professeur, Sorbonne Université, Paris
  • Pascal Godefroit (examinateur) – Professeur, Royal Belgian Institute of Natural Sciences, Bruxelles
  • Lionel Hautier (examinateur) – Directeur de recherche, CNRS, Université de Montpellier
  • Alexandra Houssaye (examinatrice) – Directrice de recherche, CNRS, MNHN, Paris
  • Antoine Souron (examinateur) – Maître de conférences, Université de Bordeaux
  • Géraldine Garcia (co-Directrice de thèse) – Maîtresse de conférences, Université de Poitiers
  • Olga Otero (Directrice de thèse) – Professeure, Université de Poitiers