Des femmes scientifiques pour clôturer le festival photographique Or Bleu !

Publié par Or Bleu Festival, le 25 septembre 2025   130

LES FEMMES SCIENTIFIQUES À L'HONNEUR !

En clôture du festival photographique Or Bleu, qui s'est déroulé à La Roche-Posay du 4 juillet au 4 septembre, nous avons fait le choix de deux journées dédiées aux femmes dans les sciences, le vendredi 12 et samedi 13 septembre 2025.

Cette année, Or Bleu Festival Photo, tourné vers le sujet de l'eau, avait choisi le thème des Mers et Océans en exposant 4 photographes français et internationaux, en plein air et en accès libre, dans différents lieux de notre commune. Un programme de médiation a accompagné les expositions: conférences, table ronde, journées familiales, Ciné-Docs,... 

Le choix a été fait, pour ces deux dernières journées, de se délocaliser à Châtellerault afin d'agrandir la portée du festival. La première journée était à destination des élèves du lycée Marcelin Berthelot. La seconde, dans l'enceinte de l'École d'Arts Plastiques, était ouverte au public.

Vendredi 12 septembre

Le vendredi, nous avons imaginé une journée taillée sur mesure pour les lycéennes et lycéens, notamment de Première et Terminale suivant majoritairement des spécialités scientifiques. Ces derniers assistaient aux interventions sur volontariat. Cette journée avait pour objectif d'encourager les élèves, notamment les femmes, à poursuivre des études et des carrières scientifiques. Nous avons reçu le soutien chaleureux de l'équipe de direction et de professeurs, que nous remercions: Samuel Remérand, Émilie Chauveau, Anne Le Callonec.

Le matin, un mini-colloque a permis de découvrir trois métiers différents, comme autant d'exemples possibles de carrière pour des élèves qui devront bientôt faire leur voeux d'études supérieures. Après chacune des interventions de 20/25 minutes, un temps de questions de 5/10 minutes était prévu. Pour coller à la thématique du festival et de la journée, les trois intervenantes étaient des femmes dont le métier est en lien avec l'eau. La première, Amélie Châtel, écotoxicologue au laboratoire BIOSSE de l'Université Catholique de l'Ouest (Angers), a mis en avant les risques du plastique dans l'océan sur les êtres vivants (réduction de croissance, baisse de reproduction,...), en faisant la différence entre le plastique commercial et environnemental, ce dernier étant plus dangereux car vieilli par son exposition aux UV et à l'eau. Le message d'alerte s'accompagnait de solutions pour réduire la présence de plastique dans les mers. Cette première intervention s'est terminée par de riches échanges avec avec les étudiants. La deuxième intervenante, Céline Chrétien, ingénieur agronome, chargée de mission au Conservatoire d'Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine, nous a expliqué les conditions de restauration d'une zone humide, après une définition de cette environnement précis. Céline s'est attardée sur la double activité entre démarche politique et action de terrain, prenant bien le temps d'expliquer les différentes techniques d'analyse et de mesure des résultats avant et après les aménagements. Ce dernier point a notamment été l'occasion de questions techniques de la part des élèves. Enfin, pour terminer ce premier temps de la journée, Mathilde Chevallay, docteure en biologie marine spécialiste des prédateurs marins de l'océan Austral et médiatrice scientifique, a présenté son travail de thèse, ses conclusions sur les types de prédations et les conditions de recherches lors de ses expéditions scientifiques. La soixantaine d'élèves venus assister à cette matinée ont là encore été réactifs et intéressés, notamment par ses voyages scientifiques sur des bases isolées.

L'après-midi, nous avons fait le choix de deux médiation séparées, pour convenir aux différentes spécialités. La première était à destination des élèves en Humanité - Littérature - Philosophie (HLP). Philippe Paineau a animé un atelier d'écriture dont les sujets étaient inspirées de certaines photographies de Xavier Léoty (érosion d'Oléron) et Alesandro Puccinelli (vagues monumentales) exposées à La Roche-Posay. Récits d'anticipations dans un monde futuriste modifié par le changement climatique, narration en tant qu'objet ou élément de paysage,... ont été proposés après une lecture d'un texte d'Alexandra David-Néel, figure tutélaire de l'atelier.  La vingtaine d'élèves de l'atelier a planché une quinzaine de minutes sur chaque sujet, avant que quelques-uns d'entre eux ne lisent leur production au reste de la classe. Ces textes pourraient être réinvestis dans une production théâtrale montée par les élèves du lycée, donnant lieu à une représentation publique durant l'année 2026.

Au même moment, à destination des mêmes élèves que ceux présents le matin, avait lieu une discussion entre les intervenantes du colloque, animée par Isabelle Pianet de l'association Femmes et Sciences. L'objectif de la discussion était d'échanger sur le parcours de chacune d'entre elle, sa situation professionnelle, les difficultés rencontrées et les solutions trouvées lors de leur parcours,... via le prisme de leur expérience en tant que femmes scientifiques. Chaque point était abordé de la façon suivante: Isabelle Pianet introduisait un chiffre ou un fait, duquel découlait la question. En racontant leur propre expérience, leur parcours, leur difficultés et réussites, chacune des intervenantes apportait un éclairage précieux pour les élèves, majoritairement des femmes, et les incitait à poursuivre des carrières scientifiques. S'en est suivi un format type "speed-dating" au cours duquel chaque intervenante tournait de groupe en groupe, d'une dizaine d'élèves, pour répondre à des questions plus ciblées et engager des discussions plus proches des intérêts individuels. Pendant cette dernière heure, les discussions ont été fructueuse, abordant tant des questions scientifiques que biographiques, allant jusqu'à certains éléments qui n'avaient pas été traités précédemment. 

Durant l'après-midi, chacune des intervenantes a également été interviewée pour la création de podcasts par Manon Héchard de l'association Poit'Cast, qui seront ensuite proposées à la diffusion dans les établissements scolaires locaux, sur les réseaux sociaux de l'association, ou lors d'événements liés à Or Bleu, dans le but d'encourager les carrières scientifiques chez les lycéens voire collégiens. 

Samedi 13 septembre

Le lendemain, nous proposions un programme ouvert à tous, à l'École d'Arts Plastiques, mise à disposition par Grand Châtellerault, notamment grâce au soutien de son directeur Antoine Reguillon.

Les deux thèmes (Femmes et Sciences et l'eau) constituaient toujours nos axes de réflexion. Nous avons réunis dans l'après-midi deux ateliers artistiques et une conférence scientifique. 

De 14h à 17h30, deux ateliers artistiques ont permis à petits et grands de découvrir des pratiques qu'ils ne connaissaient pas. L'atelier d'écriture de Philippe Paineau, proposé la veille au lycée, a été rejoué, gardant les mêmes questions et le même texte d'introduction autour d'Alexandra David-Néel. En parallèle, l'artiste plasticienne et professeure à l'École d'Arts Plastiques, Eva Aurich, a animé un atelier cyanotype. Ce procédé photographique simple permet de créer des compositions originales et personnelles très facilement. Grâce à un mélange de produits (citrate d'ammonium ferrique et ferricyanure de potassium) sensible à la lumière du soleil, l'empreinte des objets s'inscrit sur le support, préparé au préalable. L'eau servant de révélateur et de fixateur, la composition apparaît. Il est très ludique de faire varier les compositions, les transparences, les motifs,... Le procédé a été particulièrement utilisée par la botaniste Anna Atkins au XIXe siècle, rendant célèbres ses herbiers aux teintes bleutées. Plus d'une dizaine de personnes se sont essayées aux ateliers.

En point final de ces deux jours, Mathilde Chevallay livrait une conférence spécialement dédiée à ses expéditions scientifiques dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Récemment diplômée d'un doctorat en biologie du comportement animal, spécialiste des comportements de chasse de prédateurs de l'océan Austral, elle nous a narré ses expéditions à des fins de recherches dans des îles coupées du monde. Isolés, confrontés à des conditions de vie et météorologiques parfois délicates, mais au coeur d'une nature presque vierge de l'action de l'Homme, les scientifiques comme Mathilde côtoient une faune sauvage exceptionnelle. Des balises sont posées sur certains animaux pour étudier leurs comportements de prédateurs marins, et recueillir des données concernant les conditions physico-chimique de l'eau. Richement illustrée de photographies et de vidéos d'excellentes qualités, la présentation nous embarque avec elle depuis le bateau qui la mène aux bases scientifiques, jusque dans les coins les plus reculés de ces îles: des cabanes pour chercheuses et chercheurs, aménagées sans confort, à 30 kilomètres de l'abri le plus proche. 

Mathilde Chevallay était, comme voulaient l'illustrer ces deux journées, la femme scientifique dans ce qu'elle incarne d'extraordinaire et de simple, entre impressionnante réussite et accessibilité du métier. Le festival photographique Or Bleu se termine donc en apothéose grâce à cette conférence en lien direct avec le thème de notre édition, les Mers et Océans, qui s'est tenu dans notre commune renommée (officieusement) La Roche-Posay-sur-Mer !