Une première Nuit européenne des chercheur.e.s au Château de Pau : l'intérêt de diversifier les approches en terme de médiation
Publié par Julie Rougeaux, le 11 octobre 2022 530
Plus de 40 chercheurs de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour étaient présents au château de Pau pour entrer avec le public dans un mode de communication direct, intime et partagé. En effet, pas de conférence mais des questions-réponses sans tabous et sans filtres grâce aux formats des échanges : brefs et pour tout petites groupes. "Mais à quoi ça sert ce que vous faites ?" : une question que l'on n'osera jamais poser dans une salle de conférence mais qui s'est plusieurs fois posée ici. Et il faut bien y répondre ! Une expérience nouvelle pour la plupart des chercheurs présents qui ont totalement adhéré. "Ce n'est pas comme lors d'une conférence où on parle dans le vide. Là les gens sont là, on les regarde dans les yeux, il y a ce côté de proximité physique qui est très impliquant." Et la passion se transmet naturellement. Les visiteurs ont les yeux qui brillent, leurs cous tendus d'attention vers les chercheurs, les chercheurs s'animent, s'amusent avec les visiteurs, les questionnent, les challengent. Une nouvelle façon de les rencontrer, une nouvelle façon de se cultiver : libre de voguer où bon lui semble, le visiteur, s'il n'est pas intéressé, écourte et, s'il se trouve captivé, il dialogue.
Une forme également d'allier la théorie à l'exemple. Parler de recherche sur le geste en dansant, décortiquer l'improvisation théâtrale sur une improvisation en direct, argumenter sur la lutte contre la sédentarité en faisant bouger les gens. Une liberté et une opportunité uniques, dans un cadre exceptionnel.
La diversité des thématiques abordées par les chercheurs a fait la richesse de cette soirée. Ayant volontairement fait le choix de ne signaler chacun que par un objet symbolique, bien malin qui saura qu'une chercheuse accompagnée d'un masque de tête de tortue va parler de littérature ou que la statue d'Henri IV servira d'exemple pour parler de l'utilisation des ondes en médecine. On a envie de découvrir ses disciplines préférées, on finit par dialoguer sur des thématiques qu'on pensait détester. "Vous me réconciliez avec les sciences !", fait un visiteur à un chercheur en chimie. "Je ne connais rien à la danse et vous me faites découvrir tout un monde de réflexion autour de la création." L'un des grands intérêts de cette soirée est qu'on ne sait pas exactement ce qu'on va découvrir. Le thème de cette année "l'imprévu" était présent pour tous.
copyright : Séverine Marcq- Lacq Odyssée