La forteresse de Blanquefort : sauvegarde et médiation

Publié par Marietta Dromain, le 17 mars 2019   1.8k

Compte-rendu de l'intervention réalisée lors de la rencontre des médiateurs en archéologie de Nouvelle Aquitaine du 15 janvier 2019.

Site classé au Monuments Historiques depuis 1862, la forteresse médiévale de Blanquefort reste méconnue, car privée et ouverte au public seulement quelques jours par an.

Pourtant, la forteresse, véritable verrou de Bordeaux pendant la Guerre de Cent Ans, a une histoire longue et riche : mentionnée pour la première fois en 1027 elle a eu pour propriétaires des noms célèbres, tels que Bertrand de Goth, neveu du pape Clément V, Antoine de Chabannes, lieutenant de Charles VII et Louis XI, ainsi que l’illustre famille de Durfort-Duras, entre les mains desquelles sont également passés, entre autres, les châteaux de Duras et de Villandraut.

Dans le cadre de la sauvegarde d’un monument majeur dans l’Histoire bordelaise, le Groupe Archéologique et Historique de Blanquefort (GAHBLE) a mis en place différents moyens de médiation, afin de faire ouvrir les yeux au public sur l’importance de le protéger.

Pour cela, l’association a mis en place divers évènements ouverts à des publics variés, et mise sur la publicité mais aussi le bouche à oreille pour se faire connaître. Parmi nos animations les plus appréciées figurent les Chasses aux Œufs de Pâques (dont la prochaine aura lieu le 28 avril 2019), l’animation médiévale « Si la forteresse m’était contée » (quatre éditions à ce jour, avec une visite guidée mise ne scène et des troupes extérieures) et des visites nocturnes au flambeau avec personnages costumés au printemps et à l’automne, ainsi que des chasses au trésor et des visites guidées régulières en semaine et lors des Journées du Patrimoine.

L’investissement des bénévoles est important : ils gèrent tout, de la conception des animations à la publicité autour de ceux-ci, en passant par la fabrication des costumes et ateliers.

En parallèle, il est nécessaire d’adapter la forteresse à l’afflux de visiteurs, de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’elle se fait connaître. La sécurité est un enjeu important : fermeture pérenne des zones dangereuses, mise en place de mains courantes dans les escaliers, installation de panneaux. La réflexion sur la possibilité d’accès à des espaces encore inédits est également d’actualité : un escalier fut créé pour monter dans une tour, un autre, en métal cette fois, est envisagé pour descendre dans une salle d'artillerie.

Enfin la protection reste l’objectif le plus important pour l’association. Malheureusement, une tour du XIVe siècle présente des signes de faiblesse structurelle, tandis que des infiltrations d’eau condamnent à moyen terme une voûte du XVe siècle. Actuellement en pourparlers avec les Monuments Historiques, le but est de faire établir un diagnostic par un architecte agréé afin d’obtenir un avis sur les urgences et ce qui peut attendre. Un devis pour le diagnostic devrait nous parvenir d’ici peu. La difficulté étant que le propriétaire refuse d’investir dans quelconques finances pour les restaurations, il faudra à l’association trouver des financements autres, tels que le mécénat et le financement participatif. Toutes ces démarches prennent beaucoup de temps, sans compter la lenteur administrative inhérente à ce genre de procédure.