Le rôle de l’impression 3D dans l’exposition itinérante Fouille Farfouille

Publié par Manuela Simula, le 22 septembre 2019   1.2k

4e Rencontre de la Communauté "Les médiations de l'archéologie"
"Le numérique : apports et limites dans la médiation scientifique en archéologie"
Bordeaux - 4 juillet 2019

 

Dans le cadre de cette journée de réflexion sur les pratiques de médiation en archéologie, Cap’Archéo a fait le choix de s’intéresser à l’exposition Fouille Farfouille, Aventure-toi dans le temps. Créée en 2015, elle ne représente que l’une de nos actions de médiation impliquant le numérique, et certainement pas la plus récente, mais elle nous permet de prendre le recul nécessaire pour y porter un regard critique.


Le projet

Née d’une idée de l’équipe Cap Sciences-Cap’Archéo, Fouille Farfouille est une exposition scientifique sur l’archéologie, itinérante, originale, ludique et pédagogique, pour les enfants de 3-6 ans. Pour sa réalisation, nous avons pu compter sur le soutien d’un important réseau de partenaires scientifiques, techniques et financiers (Inrap, Drac Nouvelle Aquitaine, Musée d’Aquitaine, Musée de Vesunna, Sculptéo, Playmobil) et nous appuyer sur des prestataires hautement compétents (Museo 3D, Caribou, PolyMD) qui ont largement contribué à la réussite de ce projet. 


La promesse de médiation

Dans l’exposition, par le biais d'une enquête simple, le très jeune public fait l'expérience physique de la fouille archéologique, découvre la démarche scientifique qui transforme les vestiges archéologiques en récit des temps passés, et vit un voyage de l’imaginaire dans des lieux et des temps éloignés (Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge, en fonction du scénario choisi). Une aventure entre présent et passé qui permet aux très jeunes enfants de se familiariser avec la notion de temporalité.


Et le numérique en tout ça ? 

Attiser la curiosité ? Dépoussiérer l’image du musée ? Attirer de nouveaux publics ? Réinventer l’expérience de visite ? Proposer de nouveaux contenus ? Faciliter les interactions (visiteurs-visiteurs, visiteurs-musées) ?... Qu’est-ce qui nous pousse à intégrer le numérique dans la médiation ? Quels dispositifs privilégions-nous ?

Dans le cas de Fouille Farfouille, nous avons fait le choix de numériser et imprimer en 3D tout le mobilier archéologique manipulé par les enfants afin de faciliter l’immersion dans la réalité historique et archéologique. Une réalisation qui a commencé par la sélection de 48 objets issus de collections de musées et de laboratoires de recherches, s’est poursuivie par l’acquisition des données par photogrammétrie (environ 200 clichés par objet) et le traitement des données numérisées, pour se terminer avec le prototypage et l’impression 3D des pièces.


Un choix incontournable ?

Différents facteurs ont justifié ce recours au numérique. En particulier, l’impression 3D nous a permis de :

  • trouver une solution inédite pour dépasser des limites techniques (manipulation et reproduction des objets, sécurité dans l’utilisation de la part de jeunes enfants...)
  • proposer une nouvelle façon d’apprendre
  • coller davantage à la réalité scientifique
  • assurer la cohérence de la présentation et de l’animation
  • s’affranchir des limites d’espace et de temps (via le site internet dédié aux objets de l’exposition)

Mais ce choix n’a pas été exempt de difficultés, et notamment un accès aux collections archéologiques très encadré, avec mobilisation importante des équipes des musées, des temps de modélisation assez longs et, surtout, des coûts encore élevés...

 

Mais alors : “To be or not to be” numérique ?

Afin de tirer un bilan de cette expérience de médiation, nous dirons que pour réussir 'son' numérique il faudra :

  • avoir une vision et des objectifs clairs
  • s’interroger sur le sens qu’on lui donne
  • respecter l’ADN de sa structure
  • se démarquer
  • prévoir du temps, beaucoup, pour prototyper, tester, encore tester et tester à nouveaux
  • penser durable et envisager rentable, et surtout
  • NE PAS OUBLIER L'HUMAIN !