Conférence - débat

Deux conférences au sein d’un festival inter-associatif : "One Health - alimentation, santé, nature" à Saint-André-de-Cubzac (33240). L'archéologie y a aussi son mot à dire !

L e 21 octobre 2023 , à Saint-André-de-Cubzac (33240), l'AssEmCa (Association Emilie Campmas) organise deux très belles conférences  -santé et alimentation dans le passé - particulièrement d'actualité !!!

Venez nombreux  ! Merci de diffuser largement autour de vous !

Ce projet est soutenu par le PAI Nouvelle Aquitaine – région Nouvelle Aquitaine-Cap Sciences, le département de la Gironde et la région académique de Nouvelle Aquitaine FDVA.

Samedi 21 octobre 11h (salle du Mascaret)

Conjuguer One Health au passé : perspectives de recherches sur les infections humaines et animales préhistoriques

Par Olivier Dutour, Directeur d’études, Ecole Pratique des Hautes Etudes, Université Paris Sciences Lettres

Présentation de la conférence

Dans le règne vivant, l’espèce Homo sapiens est la plus infectée : plus d’un millier de microbes différents, qu’ils soient bactériens, fungiques, viraux ou parasitaires, sont des pathogènes humains. Une des raisons de cette « richesse infectiologique » est le fait qu’au cours de son évolution, en plus de ses pathogènes propres, l’homme a « récupéré » des pathogènes des nombreuses espèces animales avec lesquelles il a été en contact : ainsi plus des deux-tiers des infections humaines sont à l’origine des zoonoses, c’est-à-dire des infections propres aux espèces animales, définissant la catégorie des anthropozoonoses (maladies animales transmissibles aux humains).

Ainsi chacune des grandes interfaces que l’homme a développé avec le monde animal au fil des temps préhistoriques : prédation de faunes sauvages, apprivoisement de compagnons animaux, domestication du bétail, partage des milieux de vie avec les faunes commensales, a apporté aux populations humaines son lot de pathogènes et d’infections.

Dès lors, une vision intégrative est nécessaire pour comprendre à la fois la complexité actuelle de notre situation épidémiologique, de plus en plus en rupture d’équilibre et source d’émergence de nouvelles pandémies et aussi les mécanismes qui en sont à l’origine. Cette approche One Health, intégrant à la fois santé humaine, santé animale et santé de l’environnement, peut donc se conjuguer au passé, pour mieux connaître l’origine des grandes épidémies, qui prennent leur source dans l’histoire des interactions hommes-milieux dans le temps long. L’intérêt de cette approche, intégrative et pluridisciplinaire, sera illustré par des exemples de modèles récents reconstituant l’histoire évolutive de quelques pathogènes bactériens, viraux et parasitaires devenus humains à différentes époques de la Préhistoire.

Le conférencier

Olivier Dutour est médecin-anthropologue, Professeur à l’École Pratique des Hautes Études
Université PSL, Paris
- Directeur d'études en anthropologie biologique, Titulaire de la Chaire Paul Broca - GRET Evolution, Chercheur à l’UMR 5199 PACEA – Bordeaux.

Il développe ses recherches en anthropologie biologique, paléo-pathologie et paléo-épidémiologie, principalement axées sur la question des infections humaines dans les sociétés anciennes.

Samedi 21 octobre 17h (Médiathèque)

L’alimentation au Paléolithique

Par Sandrine Costamagno, Directrice de recherche CNRS, Directrice du laboratoire Travaux et Recherches Archéologiques sur les Espaces, les Cultures et les Sociétés, Université Jean-Jaurès Toulouse.

Présentation de la conférence

Comment et à quel moment nos lointains ancêtres sont-ils passés d’une alimentation végétale à une alimentation carnée ? Quelles sont les proies qu’ils chassaient puis consommaient ? Avaient-ils des préférences culinaires ou des tabous alimentaires ? Pour les périodes du Paléolithique, les restes osseux découverts dans les sites archéologiques sont les seuls témoins permettant de retracer l’alimentation carnée de nos ancêtres. Cette rencontre sera l’occasion de présenter les différentes techniques utilisées par les préhistoriens pour "faire parler" le plus finement possible ces fragments du passé. En parallèle aux outils analytiques, une vaste enquête, qui nous mènera des premiers hominidés d’Afrique aux derniers chasseurs-cueilleurs paléolithiques d’Europe, sera menée afin de dresser un bilan de l’alimentation humaine tout au long du Paléolithique.

La conférencière

Sandrine Costamagno est préhistorienne-archéozoologue, directrice de recherche HDR CNRS, TRACES - Université Toulouse Jean-Jaurès et directrice du laboratoire. Elle est membre du Conseil d’administration et du Conseil scientifique de l’Association Emilie Campmas (AssEmCa).

Elle est spécialiste des relations humains/animaux au cours du Paléolithique.
En 2022, elle a reçu la médaille d'argent du CNRS pour ses travaux de

recherche. Elle travaille à reconstituer les interactions humain-environnement sur le temps long, en étudiant notamment la diversité des régimes alimentaires des populations de chasseurs-cueilleurs paléolithiques et leurs réponses adaptatives face aux changements climatiques et environnementaux.

Retrouvez toute la programmation sur la pièce jointe et sur le site : https://sites.google.com/view/assemca