Performance - Spectacle

Ce que la nuit nous murmure

"Ce que la nuit nous murmure"… Nos rêves sont des mystères qui parfois nous amusent, parfois nous effraient. Qui sait vraiment comment ils se déclenchent et pourquoi ils nous emmènent, sans que l’on puisse rien y faire, sur des chemins tarabiscotés, complètement loufoques et que les psychanalystes dissèquent avec un malin plaisir ?

Pour la compagnie Fauvelle, particulièrement Linda Bish,… et l’illustratrice agenaise Juliette Armagnac, les rêves sont l’œuvre de minuscules techniciens du rêve, vivant dans le cerveau (l’épiphyse) et dont la très lourde charge est de surveiller que les rêves n’en fassent pas qu’à leur tête, tout de même.

Cela part d’un constat scientifique : rêver, c’est libérer des émotions refoulées, évacuer des perturbations de tout ordre, se libérer de ce qui pose problème sans que l’on en soit vraiment conscient.

"Les cauchemars sont très utiles", explique Juliette Armagnac. "Il ne faut pas les empêcher. De même qu’un bon sommeil est nécessaire pour récupérer et repartir du bon pied." Petit message à l’adresse des ados (et pas seulement) qui dorment (tentent de dormir) avec leur téléphone ou en se goinfrant de friandises…

Ainsi donc, les deux protagonistes de "Ce que la nuit nous murmure" ont mis en scène quantité de bric et de broc, indispensables dans le processus chimique des rêves. Le spectacle ne sera pas psychanalytique pour autant. Il ne s’agit pas "d’interpréter les rêves". Il s’adresse à tout public à partir de 8 ans. Des termes scientifiques sont certes employés, mais le savoir s’adresse à tout le monde. Ces termes seront vulgarisés, justement parce que tout un chacun a droit d’accéder à la connaissance.

Avec cet objectif de rendre le rêve moins angoissant. "Certains enfants, adultes aussi, repoussent le moment du sommeil car ils le redoutent" ; expliquent les artistes. Un tiers de la journée est consacré au repos, dans la biologie de l’être humain.

L’histoire se déroule dans le cerveau de Kim, 8 ans, une vie très ordinaire comme tous les garçons de son âge, sauf que… "quelque chose le préoccupe, et ressort dans ses cauchemars".

C’est un spectacle musical dessiné, poétique, sensible, drôle. Linda et Juliette se répondent, se complètent, dialoguent entre elles, avec le public, invitent. Linda Bish a une formation de musicienne, pianiste et de chanteuse lyrique. Elle travaille à l’opéra de Limoges sur la pédagogie autour de la voix. Elle s’est aussi, un temps, intéressée aux techniques de la marionnette, et c’est lors d’une formation professionnelle dans ce domaine qu’elle a croisé le chemin de Juliette Armagnac. Les deux femmes, très différentes a priori (et nous savons tous qu’il ne faut pas faire confiance aux a priori) ont à ce point trouvé un terrain d’entente qu’elles en ont créé un spectacle. Profond ou léger, tout dépend comment on le reçoit, mais touchant c’est certain. Toutes deux sont exigeantes, bosseuses, modestes.

"Le théâtre a aussi pour vocation d’aider la création et le jeune public. C’est notre rôle", explique Stéphanie Waldt, directrice du théâtre Ducourneau.

Une découverte dont il serait dommage de se passer, ce vendredi, pour deux représentations, une à 14h30 et 19h30, tarif avantageux, de 12 à 15 euros la place (ou tarif tribu à 15 euros).

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