conférence "Une occupation de la fin du Paléolithique révélant un art naturaliste, ilôt Renaudin à Angoulème"
A l’occasion de cette nouvelle édition de la Fête de la Science, le Pôle d’interprétation de la Préhistoire propose une conférence sur une découverte majeure récente pour l’art préhistorique : une plaquette en grès gravée il y a 12 000 ans. Elle est issue d’un site fouillé fin 2018 qui présente une succession intéressante d’occupations préhistoriques de la fin du Paléolithique, offrant de nombreuses informations sur l’évolution des paléo-environnements.
Conférence
Une occupation de la fin du Paléolithique révélant un art naturaliste, l’îlot Renaudin à Angoulême (Charente)
En amont du projet de réaménagement de l’îlot Renaudin à Angoulême, porté par la Communauté d’Agglomération du Grand Angoulême, la Ville d’Angoulême et l’EPF de Nouvelle-Aquitaine, un premier diagnostic archéologique prescrit par les services de l’État, réalisé en 2016 par l’Inrap, avait permis de mettre en évidence des traces d’occupations préhistoriques. Suite à ces résultats, une fouille archéologique préventive, menée par une équipe d’archéologues et de spécialistes de l’Inrap, s’est déroulée du 9 avril au 23 novembre 2018.
Trois occupations préhistoriques se distinguent : une première est attribuable à l’Azilien récent, une deuxième correspond au « Laborien » - culture appartenant à une période chronologique charnière pour laquelle les témoignages sont à ce jour ténus en Charente (le Dryas récent) et un dernier ensemble composé de plusieurs indices d'occupations mésolithiques.
Cette succession d’occupations préhistoriques associée au contexte géologique est une source d’informations inestimable concernant les évolutions paléo-environnementales. Elle témoigne de la transition d’un climat froid vers un climat tempéré.
La conjonction de tous ces éléments reste assez rare et offre l’opportunité d’appréhender de manière concomitante les bouleversements climatiques et les transformations/innovations technologiques des groupes humains.
C ’est dans le niveau Azilien récent, composé de foyers, poste de taille et restes fauniques qu’une plaquette de grès gravée a été découverte.
Plusieurs animaux sont représentés, un cheval, un cervidé, un aurochs et un dernier encore non identifié. Il s’agit de la première pièce d’art mobilier au rendu naturaliste pour cette culture qui n’offrait jusqu’ici que des décors géométriques.
Cette communication portera sur les premiers résultats de l’étude du site.
Les conférenciers
Miguel Biard est chargé de recherche à l’Inrap associé à l’UMR 7041 du CNRS ArScAn (Nanterre) Il dirige des fouilles préventives sur le Paléolithique supérieur et le Mésolithique en Normandie. Spécialiste de technologie lithique, il participe à plusieurs projets d’archéologie expérimentale.
Valérie Feruglio est préhistorienne spécialisée dans l’étude de l’art des objets et des grottes ornées du Paléolithique. Elle est rattachée à l’UMR 5199 PACEA de l’université de Bordeaux (Pessac ).