FISH TOI PAS D'L'EAU - Conférence ressource en eau pour les collectivités.

Publié par Association FISH, le 2 juillet 2024   25

Dans le cadre de l'appel à projet CSTI "Eaux & Océan",  Olivier Barrière d'OB Environnement a proposé une conférence "ressource en eau" pour les collectivités , le jeudi 20 juin à 10h30, au cinéma le Kursaal à Castets.

24 personnes étaient présentes dont 2 élus. 

Après une brève présentation du festival Eco des pins par Laurence Moreira de la CC-CLN, dans lequel est intégré la conférence, et du projet Fish toi pas d'l'eau par une bénévole de FISH, Olivier Barrière se présente et démarre la conférence sur les enjeux de l'eau vis à vis du contexte climatique : le cycle de l'eau est déréglé par le changement climatique.

Il y a un réel besoin de changer de paradigme vis à vis de la ressource en eau qui semble localement peu inquiétante. Or sur la planète, la question se pose s'il y aura assez d'eau douce disponible pour l'humanité sachant qu'il n'y a que 0.01% d'eau douce disponible si on retire l'évaporation des 0.2% accessibles des 2.5% d'eau potable dont une partie n'est pas accessible sous terre. Il nous présente les facteurs géographiques avec une répartition inégale de la ressource en eau potable sur la planète ; puis le facteur démographique avec une population qui a augmenté de 380% entre 1900 et 2019 avec une conso qui a augmenté de +760% soit 2 x + d'augmentation du prélèvement d'eau que d'augmentation de la population.

En parallèle, le réchauffement atmosphérique est essentiellement au niveau de l'océan avec 90% d'excès de chaleur absorbé ce qui dérègle le cycle de l'eau.

Actuellement, 43 pays sont en situation de pénurie d'eau, dont des pays européens comme l'Espagne. Après cette revue de chiffres inquiétants, Olivier nous rappelle que nous avons connaissance de l'impact du réchauffement climatique depuis le 19ème siècle. Les seules périodes de diminution du Co2 sont liées aux chocs pétroliers et à la COVID.

Ce qui est tout aussi inquiétant es

t que nous ne connaissons pas l'impact d'une augmentation de la température au-delà de 2°C or à cette vitesse les 2°C pourraient être dépassés d'ici 28 ans!

Olivier nous questionne sur quand l'évolution technologique des avions se produit... "quand il y a un crash", répond-il.

Olivier complète avec la quantité de climatosceptiques, qu'il préfère nommés "dénialistes" selon les sociologues, qui ne fait qu'augmenter.

Pourtant, nous avons des données scientifiques notamment avec le GIEC qui travaille sur ce sujet depuis des décennies. Cette communauté "dénialiste" s'est structurée en 2022, période caniculaire en France. Une personne du public intervient alors sur le besoin d'avoir une vision à plus long terme de l'évolution des températures avec un réchauffement climatique au Moyen-âge.

Olivier lui précise que ce qui permet de montrer l'impact de l'homme sur le réchauffement climatique, c'est la vitesse d'augmentation du CO2, c'est un rapport au temps qui change. Olivier précise également qu'il nous manque des personnes pour vulgariser les données du GIEC qui a un langage scientifique. Il illustre aussi avec le syndrome de la grenouille et le discours des personnes "on aime notre modèle économique, notre confort" "les citoyens font des efforts, c'est aux industriels", ... Ce qui engendre des réactions du public qui soulève que les efforts individuels sont difficiles, car nous sommes dans une société de consommation.

D'autres réactions du public ont été sur le Gulf stream qui annonce plutôt du froid, sur l'impact des 3.8°C en plus estimés pour la France avec un besoin de visualiser les mouvements éventuels de population, ... Après un temps sur le réchauffement climatique, Olivier revient sur la ressource en eau avec l'étude et la cartographie de l'Agence de l'eau qui montre une baisse de débit de nos cours d'eau Adour Garonne de 20 à 40% malgré cette impression actuelle d'abondance en eau. Actuellement, le bassin Adour Garonne compte un déficit (= quantité d'eau prélevée en trop et pouvant impacter les écosystèmes) de 250 millions de m3 80% d'eau est prélevée l'été en période d'étiage (où le niveau d'eau est le plus bas) pour l'agriculture, l'industrie et nos besoins individuels. La conséquence de la baisse du niveau d'eau est une concentration de la pollution, une eau plus chaude que la truite ou le saumon ne supporteront pas, moins d'oxygène entraînant une eutrophisation.

Le public questionne alors sur comment les politiques publiques peuvent anticiper. Olivier présente des solutions et avant tout l'importance d'économiser l'eau :

- pour préserver les milieux aquatiques

- pour être moins vulnérable en période de sècheresse

- pour diminuer la facture d'eau par devoir d'exemplarité

Nous pouvons garder le même confort avec quelques économies et agir à différentes échelles du territoire (au sein de ses propres services, au sein des établissements des collectivités).

Il y a 2 leviers possibles : l'économie d'eau et/ou le recours aux eaux non-conventionnelles

ex : eau de pluie pour nettoyer l'extérieur.

Olivier précise qu'il y a 2 enjeux :

- sur la qualité de l'eau avec un nouveau chapitre de l'histoire en 1800 avec Pasteur

- sur la quantité d'eau.

Nous devons nous questionner, en raison du réchauffement climatique et de nos besoins, sur la façon de gérer de manière durable nos ressources en eau.

Parmi les réactions du public, il y a cette remarque sur la forte campagne faite sur l'économie d'énergie et aucun moyen sur l'eau. Olivier précise qu'il existe un plan national, mais peu connu. Il donne l'exemple d'actions dans les Hautes-Alpes initiées par le Département avec la concertation de tous les acteurs socio-économiques sur la base du plan Eau.

Après quelques illustrations d'actions concrètes, nous partageons ensuite un pot offert par la CC-CLN et continuons à échanger sur les sujets environnementaux.