Les déambulations IA et robotique : le concept

Publié par Antoine Blanchard, le 13 juillet 2020   770

La genèse des déambulations IA et robotique organisées en 2018 remonte à une intention de collaboration entre l'université de Bordeaux et Bordeaux Métropole dans le cadre de la programmation de la Semaine digitale, laquelle nous a poussé à imaginer en 2017 une "manifestation permettant l’échange et l’apport de savoirs avec les chercheurs de l’Université de Bordeaux explorant le numérique et son impact. (...) Le format, à imaginer comme une performance, [devait] permettre la mise en scène des échanges pour constituer une expérience singulière pour les participants."

Une fois le cadre de collaboration validé (et le soutien financier de Bordeaux Métropole, que l'on remercie), nous avons réfléchi plus précisément à ce que nous ne voulions pas (une conférence magistrale) et à ce que nous voulions :

  • innover sur le mode de partage et de transmission des savoirs
  • proposer un format rééditable, transposable à d’autres thématiques, une méthodologie inédite mais libre et documentée
  • questionner ce qu’est le savoir et non-savoir (expert/profane)
  • vivre une expérience collective et individuelle d’interactions, de créations de savoirs et d’intelligence collective autour des enjeux sociétaux du numérique
  • construire de façon collective une « e-encyclopédie » (média) des savoirs et non-savoirs liés au numérique (collecter, restituer et mettre en scène ces connaissances, savoirs codifiés et tacites, non-savoirs, croyances, affects, peurs…).

Nous avions plusieurs inspirations en tête :

Grâce à Vanessa Oltra, maîtresse de conférences en économie et ancienne vice-présidente arts et sciences de l'université de Bordeaux, a émergé le terme de "protocole expérientiel" qui superpose la notion d'expérience collective avec la notion de scénographie et de performance. Avec le schéma ci-dessous en guise de synthèse :

Nous avons mis en avant les parti-pris suivants, qui fondaient le manifeste de notre procotole expérientiel :

  • L’HUMAIN au cœur du protocole : une approche qui part de l’humain et non de l’expert ou de la discipline, les savoirs ne sont pas pré-supposés, les expériences sont valorisées
  • Le protocole a vocation à fournir un CADRE SÛR favorable aux interactions et à la créativité
  • Principe de CONFIANCE et d’EMERGENCE : pas de problématiques ou de savoirs pré-supposés de façon ad hoc, pas d’objectifs de résultats : faire confiance aux humains et au principe d’émergence et d’auto-organisation (principes d’émergence et d’organisation spontanée des systèmes complexes)
  • APPRENTISSAGE EXPERIENTIEL : principe de la double relation entre le savoir et l’expérience (transformation de l’expérience vécue en savoir), le modèle « experiential learning » de David Kolb
  • DEMARCHE ART ET SCIENCE : un protocole de recherche artistique = qui utilise l’expression artistique, met en scène les débats et les savoirs, favorise l’intelligence créative et esthétique

Sur la base de ce dernier point, il nous restait à nous mettre en quête d'une équipe artistique en charge de la scénographie du protocole, lequel devait obéir aux contraintes suivantes :

  • le protocole doit être reproductible à plusieurs échelles, et en particulier à un large public
  • le protocole doit être adapté à l’organisation d’un événement sur le campus
  • le protocole doit être pensé comme une œuvre performative de son processus de création à sa mise en œuvre et en scène
  • le protocole doit être pensé de façon à générer de la connaissance et du matériau exploitable sous une forme éditoriale à définir (e-encyclopédie)
  • le protocole doit prévoir la façon dont sont récoltés les connaissances ; à ce titre les participants sont amenés à produire du matériau pour le media.

Avons-nous trouvé la perle rare ? Vous le saurez en lisant la suite !