Balade sur la voie de l'eau à Uza

Publié par Association FISH, le 7 octobre 2025   120

Dans le cadre de l'appel à projet CSTI "faire pousser des elles", Sophie Sourgen et Raphaël Jun nous on fait découvrir une zone natura 2000 à Uza, dimanche 21 septembre. 

Quoi de mieux qu'un temps pluvieux pour parler de zones humides ! 

11 personnes étaient présentes, en tenue de pluie, pour découvrir le parcours guidé par Sophie et Raphael sur le domaine du comte de Lur Saluces à Uza. Ce site, riche d’un patrimoine écologique et historique, a servi de terrain d’exploration autour des zones humides et de leur rôle dans la biodiversité et le paysage landais.


Sophie et Raphaël introduisent la balade par une petite histoire sur ce lieu, classé Natura 2000, avec une faune et une flore remarquables : loutre d’Europe (protégée depuis 1976), vison d’Europe, truites, hérons, canards, cormorans, grue cendrée en migration… Ces milieux fonctionnent grâce à la qualité exceptionnelle des eaux landaises, filtrées naturellement par le sable et peu réchauffées en été. Les piscicultures locales, comme celles de Mézos ou Lévignac, participent au maintien de cette biodiversité, en particulier pour les espèces piscivores (loutres, oiseaux).


Sophie nous a apporté un regard personnel sur l’évolution des paysages depuis son enfance. Elle a expliqué la transformation des sols landais par la sylviculture, les mécanismes de l’appauvrissement des sols acides, ainsi que le rôle pionnier des ajoncs ou des bruyères dans la fixation de l’azote et la dynamique des milieux.

La balade a aussi mis en lumière l’histoire forestière : rôle du pin maritime, exploitation du bois et du charbon, drainage des Landes au XIXᵉ siècle, et conséquences sur les zones humides.
Le parcours de 2,5 km a illustré différentes transitions écologiques : 

  • De la lande sèche aux zones humides riches en tourbières et mares.
  • Des formations à bruyères aux boisements de chênes ou de pins.
  • De paysages fortement exploités (charbonnières, forges) à une « re-naturalisation » progressive depuis la déprise agricole et forestière du XXᵉ siècle.

Ces dynamiques favorisent une mosaïque de milieux, essentielle pour les espèces (rapaces, amphibiens, libellules, plantes mellifères comme la bruyère cendrée ou la bourdaine).
Raphael nous a fait découvrir la faune et la flore locale (et malheureusement l'envahissement de plantes non locales) au fur et à mesure des changements d'écosystème : bruyère, calune, aulne, que nous avons observés, touchés, sentis.


Cette balade n’était pas seulement une exploration naturaliste, mais aussi une valorisation du rôle des femmes dans la science. L’animation conduite par Sophie a montré l’importance du regard féminin dans l’interprétation des paysages et la transmission des savoirs écologiques. Par son expertise et ses récits personnels, elle a su relier la science à une dimension sensible et accessible, donnant une place centrale aux femmes dans la vulgarisation scientifique.
La sortie naturaliste d’Uza a permis aux participants de comprendre les interactions entre géologie, hydrologie, flore, faune et pratiques humaines. Elle a mis en évidence la fragilité et la richesse des zones humides landaises, tout en montrant l’importance de leur protection grâce au réseau Natura 2000.
Au-delà de l’observation, l’expérience a illustré comment la science, portée par des voix féminines et accompagnées par des hommes, peut transformer une simple promenade en une véritable immersion écologique et culturelle, où savoir scientifique, mémoire locale et sensibilisation à l’environnement se conjuguent.
Nous avons clôturé cette belle balade de 3 h avec un bon gouter, l'occasion de mieux se découvrir.

Merci à Sophie et Raphaël pour cette richesse d'informations !