Journal of Fish Biology : Utilisation taxonomique de l’ornementation des écailles

Publié par Laboratoire PALEVOPRIM, le 6 mai 2024   61

Utilisation taxonomique de l’ornementation des écailles : défis posés par les variations intraspécifiques et intra-individuelles chez quatre spécimens adultes de Polypterus bichir

M.V. Coelho, C. Cupello, P.M. Brito, O. Otero

De nombreux groupes de poissons actinoptérygiens, y compris les polyptériformes et les lépisostéiformes fossiles et actuels, les halécomorphes fossiles et certains téléostéens basaux éteints ont des écailles osseuses robustes recouvertes de couches de ganoïne, un émail ornée de minuscules tubercules. Les écailles ganoïdes fossilisent bien constituent notamment la majeure partie du registre fossile des polyptériformes en Amérique du Sud et en Afrique. En se basant sur deux variables (la taille des tubercules et la distance entre les tubercules), certains auteurs ont rapporté que l’ornementation des tubercules de ganoïde ces écailles est constante au sein d’une espèce et diffère entre les espèces, ce qui permet de distinguer les espèces ou au moins les groupes d’espèces. Cependant, malgré son potentiel pour l’évaluation de la paléodiversité des polyptères, cet outil est resté inutilisé, probablement parce que les variables ne sont pas définies précisément et que la variation intraspécifique ne semble pas avoir été prise en compte. Pour combler cette lacune, nous avons cherché à tester la variation intraspécifique et intra-individuelle de l’ornementation des écailles de ganoïdes chez l’espèce type Polypterus bichir. Nous proposons trois paramètres pour décrire l’ornementation des tubercules : la distance entre les centres contigus des tubercules, leur densité et leur organisation spatiale relative. Avec ces paramètres, nous étudions la variation de l’ornementation des ganoïnes entre quatre spécimens et entre différentes régions du corps. Nos résultats montrent que la distribution des tubercules est très variable au sein d’une même espèce, quelle que soit la région du corps, et parfois même entre différents secteurs d’une même écaille. De plus, la variation observée chez P. bichir recoupe la distribution décrite dans la littérature pour plusieurs espèces actuelles et fossiles. Ainsi, l’ornementation des écailles des ganoïdes n’est pas une caractéristique diagnostique fiable pour les polyptères.

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Références

Coelho M. V., Cupello C., Brito P. M., Otero O. 2024 – Taxonomical use of scale ornamentation: Challenges by intraspecific and intra-individual variations in four adult specimens of Polypterus bichir – Journal of Fish Biology, 1-12 – https://doi.org/10.1111/jfb.15752