Au près de mon arbre, levée d'écorce de chêne-liège et balade-paysage en forêt de Gascogne

Publié par Paysage MEDIATION, le 23 août 2023   390

Mercredi 2 août 2023 - gestes et savoirs-faire ancestraux


près de 65 personnes étaient réunies au camping La Mirande, à Meylan sur la commune de Sos (47), autour d’un chêne liège prêt à être démasclé pour la première fois. Auprès de l’arbre, se tenait Jacques Coueille, l’un des deux derniers leveurs d’écorce de Lot-et-
Garonne
qui a su avec passion, pédagogie et respect de l’arbre, présenter ce savoir-faire ancestral,
qui fut à l’origine de l’une des principale industrie du mézinais et du néracais, entre le XVIIIe et le
XXe siècle. Après quelques explications historiques sur le chêne liège et ses particularités, Jacques Coueille présente l’arbre à démascler. Il mesure plus de 70 cm de circonférence, il a dépassé la vingtaine et la température du jour (25°) est idéale ; la levée pouvait avoir lieu, à condition que l’arbre soit d’accord. Comme le répète M. Coueille, il ne sert à rien d’insister sur un chêne qui ne se laisse pas faire, au risque de considérablement l'abîmer. Jacques Coueille commence tout d’abord par repérer l’emplacement des entailles qu’il va effectuer pour la levée avant d’opérer un premier découpage de l’écorce à la scie, de manière horizontale  et en prenant soin de ne pas toucher la mère du liège située entre le liège et le liber. Si elle est touchée, alors le chêne ne donnera plus jamais de liège. À partir de ces repères, à l’aide d’une hache, Jacques Coueille ouvre le chêne longitudinalement en suivant les fentes naturelles de l’écorce avant de séparer la planche de liège du tronc avec le manche de la hache. L’opération se fait sans encombre puisque les conditions sont idéales. Pour cette première levée, c’est l’écorce mâle qui a été démasclée. À partir de là, une levé pourra être effectuée tous les 10 à 15 ans après la formation d’une écorce femelle. Cette opération n’est pas sans conséquence pour l’arbre qui perd
près de 2/3 d’espérance de vie (env. 450 ans pour un chêne liège et 150 ans s’il a été démasclé).
Pour cette raison, le chef de l'opération  insiste sur la nécessité de lever l’écorce pour de bonnes
raisons, en étant à l’écoute des signes envoyés par l’arbre et en étant le plus minutieux
possible lors de l’opération de démasclage.

Après cette démonstration, le groupe de visiteurs s’est mis en marche autour du hameau de
Meylan pour découvrir les paysages de la forêt landaise et d'autres savoirs-faire liés à la forêt. Les
participants étaient ensuite conviés à visiter le Musée du Liège et du Bouchon de Mézin.