La langue française est-elle sexiste ?

Publié par Marianne Peyri, le 13 juin 2024   400

La langue française est-elle sexiste ?

Au Moyen-Âge et avant le XVIIIe siècle, la langue française ne privilégiait aucun genre. S’il y avait plus de noms féminins, l’accord se faisait au féminin. C’est le cas par exemple dans la phrase : « Les 3 citrons et les 10 noix que j’ai mangées étaient bonnes ». Les noix, nom féminin, l’emportent sur les citrons, noms masculins. De nos jours, cette écriture serait considérée comme incorrecte. Autrefois également, les noms de métier étaient féminisés, par exemple, on disait « doctoresse ou mairesse ».

Les règles ont changé vers le XVIIe siècle. L’Académie française est en effet fondée le 29 janvier 1635 ( tableau ci dessus représentant l'Académie française en 1934, œuvre  d'Androgène Devambez). Elle est constituée uniquement d’hommes. Ils décident que le masculin l’emporterait sur le féminin. Un mot est en premier écrit au masculin puis il faut ajouter un « e » pour faire un féminin : « un grand, une grande ». De nos jours, certains métiers ne s’écrivent qu’au masculin, « docteur, juge, avocat… », les métiers prestigieux sont écrits au masculin.

En résumé la langue française renvoie à des préjugés sexistes et à des stéréotypes de genre où le masculin prend symboliquement le pouvoir sur le féminin. C’est pareil aussi quand on dit « l’homme » en général pour parler du genre humain.

Ce n’est pas pourtant pas une fatalité. Il existe dans le monde plusieurs langues qui n’ont pas de masculin et de féminin, comme le japonais, le coréen ou le chinois. On trouve aussi des langues où il existe des neutres comme pour l’anglais, « they play football », ni masculin, ni féminin…

Article réalisé par Antonin, Anna et Chloé, élèves de 5e au collège Cantelande de Cestas.


Femmes et politique : d’égal à égal ?

Les femmes accèdent aujourd’hui à toutes les professions, mais la politique est un domaine dans lequel elles sont encore trop exclues.

« Les femmes en politique subissent encore aujourd’hui des moqueries sur leurs habits et leur physique », a dénoncé Julie Perez, historienne, du collectif Medusyne, lors de sa venue dans notre collège. Ce n’est pas le cas pour les hommes politiques. Elles sont aussi moquées sur leur façon de s’exprimer. Si elles sont en colère, on peut les qualifier « d’hystériques », et elles se sentent obligées bien souvent d’adapter des attitudes masculines, de parler d’une voix grave comme celle d’un homme. On voit aussi que les femmes ministres sont souvent à des postes dans des domaines tels que l’éducation, la culture, le social et moins à l’intérieur et à la défense. Enfin, il n’y a jamais eu en France de femme présidente de la République. On peut rappeler que le droit de vote des femmes date en France seulement que de 1945, ce qui est encore très récent.

Article réalisé par Naila et Marcus, élèves de 5e du collège Cantelande de Cestas.

La réalisation de ces articles s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège », mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.