Signe de Ngala
Publié par Ajout-Med International, le 3 septembre 2023 1.2k

Le signe de ngala : comprendre cette réaction psychologique et ses répercussions médicales
INTRODUCTION
Le signe de Ngala est une réaction psychologique qui survient lorsqu’une personne se sent anxieuse ou stressée à l’idée d’uriner en présence d’autres personnes. Il a été décrit pour la première fois en 2023 par Christian Ngala Diabibel. Bien qu’il ne soit pas une maladie à proprement parler, il peut gêner la miction et, à long terme, avoir des conséquences sur la santé urinaire et psychologique.
QU’EST-CE QUE LE SIGNE DE NGALA ?
Ce signe désigne une difficulté à uriner normalement en raison d’un sentiment de gêne ou de peur d’être jugé par les autres. Cela peut arriver, par exemple, dans des toilettes publiques ou lorsqu’on se sent observé.
Comment ça fonctionne ?
1. La réaction psychologique
Quand une personne ressent du stress ou de l’anxiété en voulant uriner en présence d’autres personnes, son cerveau réagit. Cette réaction démarre dans une partie du cerveau appelée cortex préfrontal, qui gère notamment les émotions et les comportements sociaux.
En cas de stress, le cortex préfrontal envoie des signaux au système nerveux autonome. Ce système contrôle les fonctions automatiques du corps, comme la respiration, la digestion… et la miction.
2. Le système nerveux autonome et la miction
En temps normal, quand on a besoin d’uriner, le système nerveux autonome détend les muscles de la vessie pour permettre l’écoulement de l’urine. Mais lors d’un stress ou d’une anxiété, le cortex préfrontal perturbe cette régulation :
- Il stimule la partie sympathique du système nerveux (la branche qui prépare à fuir ou à se défendre),
- Et il inhibe la branche parasympathique (celle qui favorise la détente).
Cela bloque la détente des muscles de la vessie et du sphincter urinaire, rendant la miction difficile.
POURQUOI CE N’EST PAS UNE MALADIE GRAVE MAIS À SURVEILLER ?
Même si le signe de Ngala n’est pas une maladie en soi, le fait de retenir l’urine de façon répétée peut provoquer :
- Une distension de la vessie, qui peut la rendre moins efficace,
- Des infections urinaires dues à la stagnation de l’urine,
- À long terme, des complications rénales,
- Des troubles psychologiques (stress chronique, perte de confiance).
DIFFÉRENCE AVEC LA VESSIE NEUROGÈNE
Il est important de distinguer le signe de Ngala de la vessie neurogène. Bien que tous deux puissent entraîner des difficultés à uriner, leurs causes et leurs mécanismes diffèrent :
Le signe de Ngala est un phénomène psychologique et réversible : il est lié à l’anxiété sociale et n’implique aucune atteinte organique des voies urinaires ou du système nerveux.
La vessie neurogène, en revanche, est un trouble pathologique causé par une atteinte neurologique (lésion médullaire, sclérose en plaques, spina bifida, etc.). Elle entraîne une altération du contrôle de la vessie (hyperactivité ou hypoactivité) et nécessite une prise en charge médicale spécifique.
Ainsi, le signe de Ngala relève d’un blocage psychologique transitoire, tandis que la vessie neurogène est une pathologie organique qui perturbe la miction.
COMMENT AIDER QUELQU’UN QUI VIT ÇA ?
Voici quelques conseils pratiques et simples pour mieux gérer le signe de Ngala :
- Trouver un endroit calme et privé pour uriner, afin de réduire le stress.
- Apprendre des techniques de relaxation comme la respiration profonde ou la méditation pour détendre le corps et le cerveau (Elsevier Masson, Stress et émotions).
- S’exposer progressivement à des situations où l’on doit uriner en présence de quelques personnes de confiance, afin de s’habituer peu à peu.
- Consulter un professionnel de santé (psychologue ou urologue) si cela devient gênant au quotidien ou entraîne des problèmes de santé.
CONCLUSION
Le signe de Ngala est une réaction naturelle liée à l’anxiété et à la peur du regard des autres. Ce n’est pas une maladie, mais il peut gêner la miction et entraîner des complications si la personne retient trop souvent son urine. Une bonne compréhension du mécanisme et des conseils pratiques permettent de mieux le gérer et de prévenir les complications.
RÉFÉRENCES
1. Hammelstein P, Soifer S. Paruresis (psychogenic inhibition of micturition): cognitive behavioral formulation and treatment. J Anxiety Disord. 2006;20(3):296-311. doi:10.1016/j.janxdis.2005.02.008.
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