Attention danger ! Quel avenir pour nos sols ?

Publié par Marianne Peyri, le 16 juin 2020   730


Aujourd’hui les sols sont pollués, épuisés, à l’agonie. C’est le résultat d’une agriculture intensive et toujours plus agressive. Des solutions existent et agir rapidement est l’affaire de tous.      

Le sol est une matière vivante qui, non seulement, concentre 80 % des êtres vivants de la planète mais abrite aussi des bactéries, des champignons et de nombreux organismes se nourrissant de matière organique. Or, en Europe, le constat est terrible : nos sols sont en train de mourir ! Pour preuve le taux de matière organique du sol a chuté de 4 % à 1,4 % en 50 ans... c’est donc tout l’écosystème qui s’écroule : la flore et la faune sont impactées et les humains indirectement. 

Face à ce crime la coupable est identifiée : l’agriculture intensive 

Depuis 50 ans l’accusée n’a cessé de porter des coups fatals utilisant des armes diverses. « Sur l’ensemble de l’Europe 90% de l’activité biologique des sols cultivés a été détruite », témoignent Lydia et Claude Bourguignon, agronomes. C’est notamment l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques qui a provoqué la mort biologique des sols.

Et pourtant afin de produire toujours plus, on continue de « booster » ces sols fatigués, toujours plus dégradés. On les gave d’engrais chimiques ou organiques pour répondre aux besoins alimentaires d’une population mondiale qui ne cesse de croître... Malgré tout, les rendements stagnent en Europe et même baissent en Afrique car les sols sont à l’agonie.

De plus cette pratique a d’autres répercussions dramatiques. Par exemple cela a provoqué la disparation drastique des colonies d’abeilles. En effet celles-ci ingèrent des pesticides en s’abreuvant à proximité des champs et sont ainsi empoisonnées ! Aussi les populations d’oiseaux, reptiles et batraciens ont chuté de 90 % ces cinquante dernières années. 

Mais la qualité des récoltes est également impactée :  40% du blé produit en Europe est de si mauvaise qualité qu’il est donné aux cochons. Nous consommons tous les jours des aliments transformés issus de l’agriculture intensive et sommes ainsi des victimes collatérales de ce drame. 

La contre-attaque

Des solutions naturelles existent. Le bocage traditionnel (associant la culture d’arbres fruitiers et élevage laitier) fonctionne en boucle fermée sans pesticides, sans engrais ni déchets. Les vers de terre favorisent la circulation de l’air, ainsi l’eau s’infiltre plus facilement dans le sol. L’agroforesterie protège les sols contre l’érosion : cette pratique consiste à associer des arbres à un lieu de production.

La rotation des cultures favorise l’exploitation de toutes les couches du sol par différents systèmes racinaires ; cela permet une structure du sol plus homogène. Le travail mécanique est réduit ainsi que l’érosion des sols. 

De nombreuses innovations technologiques font leur apparition dans les pratiques agricoles. Par exemple, on utilise des drones avec des capteurs qui mesurent la croissance ainsi que les besoins en eau et en nutriments des plantes. Des robots de désherbage légers ont fait leur apparition, guidés par des lasers et des caméras. Ils permettent un désherbage mécanique et non chimique.

Par conséquent, il n’est pas trop tard pour sauver nos sols meurtris. Agissons !

Adam, Danny, Nolan, Daniel en 5°3 du collège de Carbon-Blanc

La réalisation de cet article, élaboré par les élèves à partir de divers documents et publications de presse, a été initiée et chapeautée par Fanny Billé et Céline Le Basque, professeur de Lettres et professeur documentaliste du collège de Carbon-Blanc, dans le cadre d’un projet, menée en 2019-2020 au sein du collège sur le thème de « Environnement et engagement citoyen par le biais du dessin et de l'article de presse ».  

Cette réalisation s’inscrit également dans le dispositif « Sciences en collège », mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.