« J’aimais la civilisation grecque et romaine, l’histoire… »
Publié par Marianne Peyri, le 12 juin 2024 200
Nous avons eu la chance d’interviewer Catherine Carponsin-Martin, archéologue, née à Bordeaux, aujourd’hui directrice du Clem, Comité de liaison de l’Entre-deux-mers, une association qui organise des visites et des ateliers autour du thème de l’archéologie, des expositions et des colloques.
Pourquoi avez-vous choisi le métier d’archéologue ?
J’ai choisi ce métier parce que c’était une passion depuis l’enfance. J’aimais la civilisation grecque et romaine, l’histoire. J’avais une personne dans mon entourage qui était passionnée aussi par l’histoire et qui avait dans sa ville une villa gallo-romaine. Je ne fouillais pas, mais j’allais voir les objets qui étaient sortis lorsqu’ils fouillaient des champs. Quand j’ai eu 15-16 ans, j’ai répondu à une annonce dans « Archéologia » et j’ai fait mon premier chantier de fouille pendant l’été. Après cette expérience, j’étais sûre que je voulais faire ce métier. Je ne le fais plus maintenant.
Pourquoi avez-vous arrêté l’archéologie ?
Il était difficile de trouver un poste à l’université ou au CNRS dans la région dans ma discipline et en tant, que mère de famille, je souhaitais rester ici., mais cela ne m’empêche pas d’être toujours intéressée par l’archéologie.
Quelles études avez-vous faites ?
J’ai fait des études d’histoire et d’histoire de l’art et j’ai obtenu un doctorat en archéologie. Je suis devenue spécialiste de la céramique dans l’Antiquité ; plus spécifiquement près de Périgueux et en Charente-Maritime , là où j’ai fouillé. Je suis donc céramologue. Cela a demandé 10 ans d’études pour devenir archéologue.
Est-ce qu’être archéologue, c’est comme dans les films d’Indiana Jones ?
Non, pas du tout, mais c’est quand même passionnant car on retrouve des choses enfouies depuis longtemps. C’est émouvant et passionnant. Cela remet en question plein de nouvelles choses, pour mieux comprendre les civilisations du passé, ce que l’on croyait certain. Ce qui est bien aussi dans ce métier, c’est que l’on travaille en équipe avec plein d’autres personnes, qui vont fouiller ou travailler sur les matériaux.
Qu’est-ce que vous aimez et n’aimez pas dans votre métier ?
J’adore tout ce que je fais car cela change tout le temps, on imagine de nouveaux ateliers, on a le contact avec les élèves, j’adore transmettre, le projet d’archives photographiques me plait beaucoup. Le Clem travaille en effet à constituer des archives de photographies anciennes stéréoscopiques.
Pourquoi faire ce travail d’archive ?
Cela permet d’accéder à des documents familiaux, de mettre en avant des pans familiaux, de voir l’évolution des paysages. Ce sont des fonds qui vont du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle. Ils permettent de bien comprendre l’évolution des mentalités, des femmes, des transports, les métamorphoses de la ville, on voit tout ça à travers ces anciennes photos.
Article réalisé par Nassin et Hali, élèves de 6e du collège Les Dagueys de Libourne. Photos réalisées par les élèves.
La réalisation de cet article s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège », mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde