"Je ne suis pas Indiana Jones"

Publié par Marianne Peyri, le 18 mai 2022   670

Chercheuse depuis 15 ans au laboratoire Archéosciences Bordeaux et au Centre National de Recherche Scientifique, Chantal Tribolo est archéomètre. Elle date des sédiments prélevés sur des sites de fouilles en Afrique. Découvrons son parcours et sa vie professionnelle.

« Mon institutrice, quand j'étais en CM2, nous a montré des diapos de Pompéi, j’ai trouvé ça super ! Ensuite, je me suis de plus en plus intéressée aux sciences, pas forcément à l’archéométrie ni à l’Afrique… Il peut y avoir des surprises », nous explique Chantal Tribolo qui, dès le collège, rêvait d'être archéologue : " Au collège et au lycée, j’étais attirée par les maths, les sciences-physiques. Avec l’archéométrie, j’ai regroupé les deux, l’archéologie et les sciences (maths, physique), mais aussi le français, l'anglais… C’est un métier très complet. »

A 15 ans, Chantal Tribolo a participé à ses premières fouilles comme bénévole, sur un site mérovingien, une nécropole du Moyen Âge, dans la ville où elle habitait. Elle aimait beaucoup "occuper ses vacances" en faisant des fouilles, nous confie-t-elle. Cette expérience lui a tellement plu qu’elle a entrepris des études dans ce domaine. Après un bac scientifique, Chantal Tribolo a suivi des études en physique-chimie ; elle a obtenu une maîtrise, puis un master 2 en archéométrie. En 2000, elle a commencé sa thèse de doctorat, soutenue en 2003, ce qui représente huit années d’études en tout. L’entrée au CNRS se fait sur concours, après le doctorat et souvent plusieurs années de post-doctorat. Chantal Tribolo, elle, a réalisé deux années en post-doctorat à Oxford, au Royaume-Uni…

Elle a choisi ce métier « par curiosité, par intérêt pour l’histoire et le passé et le plaisir de découvrir la physique ». Elle aime aussi faire découvrir son travail à des collégiens : c’est la troisième ou quatrième fois qu’elle vient au collège Gisèle Halimi à la rencontre des élèves de la classe archéologie.

Son travail au quotidien

Le travail de Chantal Tribolo, c’est de donner des repères chronologiques, en datant des sites préhistoriques. Elle ne fait pas de fouilles : "Je ne suis pas Indiana Jones", précise-t-elle !

Son travail commence par aller chercher des échantillons sur le site de fouilles. Ensuite, elle prépare les échantillons, et cherche à extraire des grains de quartz pour faire des mesures, en utilisant la méthode dite de luminescence. Cela peut prendre entre 6 mois et plusieurs années. C’est surtout un travail de laboratoire.

Certains jours, elle se dit qu'elle a de la chance d'exercer cette profession : elle explique que c'est un métier très complet qui lui permet de voyager. En effet, elle s'est rendue au Mali, au Sénégal, en Éthiopie, en Angola, au Gabon... En mars 2022, elle est allée en Afrique du sud.

Même si elle n'est pas aventurière, elle exerce un métier passionnant et elle le transmet avec joie et bonne humeur, peut-être à de nouveaux archéomètres.

Dayna, Luna et Yanis, Maïana, Manon et Marian, élèves de 6e au collège Gisèle Halimi de Mérignac, avec l’appui de leur professeure Christelle Granit.

Crédit photo : Luna 

Suivez le blog de la classe de 6e à thème archéologie du collège Gisèle Halimi. 

La réalisation de cet article s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège » mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.