Entretien avec Laure Zago, docteur en neuroscience cognitive à l’Institut des maladies neurodégénératives à Bordeaux (IMN). Elle nous dévoile l’état des recherches actuelles sur ces maladies telles que Parkinson et Alzheimer qui restent encore mystérieuses.

Quelle sont vos missions au sein de l’IMN ?

Les missions sont de comprendre et traiter les maladies neurodégénératives, de développer des outils de diagnostic et de comprendre le fonctionnement cérébral.

Quels sont les premiers troubles des maladies neurodégénératives ?

Les premiers troubles d’Alzheimer, ce sont des troubles de la mémoire et de l’orientation, des patients qui ont une plainte mnésique. Cela se traduit par une perte de la mémoire immédiate ou des patients qui se perdent facilement, ne retrouvent pas leur maison.

Attrape-t-on ces maladies neurodégénératives à la naissance ou après ?

Elles se mettent en place au cours du vieillissement normal du cerveau, mais parfois, le cerveau vieillit de manière pathologique. Nous, on cherche à comprendre ce qui diffère entre les deux. Elles arrivent à différents âges, certaines peuvent commencer assez tôt, 40-45 ans et d’autres qui arrivent à 65 ans-70-80 et cela dépend évidemment des types de maladies. 

 Les maladies neurodégénératives peuvent-elles être soignées ?

Dans mon laboratoire, beaucoup d’équipes de chercheurs travaillent à trouver des thérapies pour soigner notamment les maladies neurodégénératives tels que Parkinson et Alzheimer. Il y a des stratégies qui marchent plus ou moins. Actuellement, il n’y a pas de remède trouvé pour soigner, guérir ce type de maladies.

Si un proche est touché par ces maladies, a-t-on plus de probabilité de les avoir plus tard ?

Pour Alzheimer, si des personnes l’ont eue dans leur entourage et notamment l’ont développée précocement, vers 40 ans, cela augmente le pourcentage de risque de développer aussi une maladie neurodégénérative.  Mais ce n’est pas tout le temps le cas.

Est-ce qu’on peut mourir d’une maladie neurodégénérative ?

On meurt des conséquences d’une maladie neurodégénérative. A fur à mesure de la maladie d’Alzheimer, les neurones meurent et petit à petit, les structures de la mémoire sont touchées puis l’ensemble du cerveau dont les structures centrales vitales. C’est un processus lent. 

Peut-on savoir avant, si on va développer plus tard, cette maladie ?

C’est justement ce qu’on cherche. Est-ce qu’on peut prédire, quand elle va arriver et mettre en place avant des stratégies pour éviter qu’elle ne se développe ? Pour l’instant, ce n’est pas encore possible. Tout ça est en train d’être étudié.

Comment éviter quand même de les développer ? Par le sport ?  

Les études montrent qu’on peut préserver son cerveau, avec une bonne alimentation, pour éviter d’avoir trop de toxines, et en ayant aussi des activités cognitives. Et oui, faire du sport permet de préserver le cerveau. Les études montrent que même chez les personnes âgées, une activité sportive préserve le cerveau. C’est hyper important.

Article réalisé par Anderson, Emilien et Juan, élèves de 3^e au collège François Mitterrand de Pessac.

La réalisation de cet article s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège », mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.