Lisa Roux : « Être Chercheur, c’est être libre intellectuellement »

Publié par Marianne Peyri, le 4 juin 2024   82

Durant la semaine du cerveau qui s’est déroulée du 11 au 15 mars 2024, Lisa Roux, une chercheuse au Centre National de Recherches Scientifiques (CNRS) nous a accordé une interview. En effet, nous avons pu voir quels sont les qualités fondamentales du chercheur telles que la curiosité et l’investissement. 

 

Quel est votre métier et quelles études avez-vous faites ?

Je suis chercheuse en neurosciences au CNRS de Bordeaux depuis six ans. J’ai effectué une licence en biologie à l’Université Paris VI, puis un master et un doctorat en neurosciences. J’ai passé six ans aux États-Unis à l’Université de New York en post-doctorat.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le métier de chercheur ?

Initialement, je souhaitais être chercheuse en biologie, dans la recherche sur le cancer car, ayant été confrontée à la maladie d’un de mes proches, j’ai eu envie de trouver des solutions, d’être utile à la société. Mais, finalement, les défis que représente la compréhension du cerveau l’ont emporté et je me suis consacrée aux neurosciences. Lorsque j’étais jeune, j’ai eu aussi l’exemple de chercheurs autour de moi et j’ai vu la liberté intellectuelle dont ils disposaient, cette capacité à explorer des territoires inconnus. C’est ce que j’apprécie aujourd’hui dans mon métier et ce qui satisfait ma curiosité.

 Quelles sont les études nécessaires et quels sont les débouchés ?

Tout d’abord, la spécialisation du doctorat dépend des recherches vers lesquelles vous voulez vous diriger. Dans mon cas, il faut minimum un doctorat en sciences, de préférence en biologie. Grâce à ce diplôme, de nombreux choix professionnels sont possibles, par exemple, on peut être chercheur, travailler en entreprise (pharmaceutique ou autre), devenir professeur de sciences, maître de conférence, travailler dans la vulgarisation scientifique et bien d’autres.

Quel est le sujet principal de vos recherches ?

Je travaille principalement sur la mémoire et ses mécanismes ainsi que le lien entre la mémoire et le système olfactif. De plus, je travaille sur la physiologie des réseaux de neurones, c’est-à-dire sur leur fonctionnement et sur la façon dont ils communiquent lors d’un apprentissage.

Quels outils utilisez-vous, quel est votre matériel ?

J’utilise principalement des électrodes et des ordinateurs. Les électrodes me servent à enregistrer les activités électriques neuronales et les ordinateurs m’aident à trier et extraire les informations ainsi que les trajectoires des messages nerveux.

Auriez-vous des conseils à donner, par exemple les qualités requises pour faire votre métier ?

Tout d’abord je pense que la curiosité est une qualité primordiale. De plus je pense que la capacité de savoir remettre en question tout ce qu’on lit, tout ce qu’on voit, avoir un sens critique, est un élément clé de ce métier. Il faut également être persévérant·e et flexible car les résultats ne sont pas toujours ceux attendus. Comme autre qualité, il faut aimer travailler en équipe, partager ses connaissances et aimer communiquer puisqu’une grande partie du métier est dédiée à aller dans des congrès et des conférences. Il est aussi nécessaire de savoir bien écrire, pour transmettre l’information dans les rapports ou dans les thèses. Il est très important de bien savoir argumenter et convaincre pour récolter des fonds nécessaires aux recherches.

Pourquoi est-ce important pour vous, de venir dans un collège dans le cadre de la semaine du cerveau ?

Tout d’abord, j’apprécie de pouvoir discuter avec des collégiens et de leur apporter de nouvelles connaissances et peut-être, éveiller des envies, des questionnements en rapport avec mes recherches et le métier de chercheur. De plus, il est important selon moi de montrer l’importance du milieu de la science et de montrer en quoi elle peut aider, notamment pour améliorer la santé humaine.

Article réalisé par Lily, Barbara et Téa, élèves de 3e au collège François Mitterrand de Pessac. 

La réalisation de cet article s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège », mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.