L’anthropologie sous toutes ses couches
Publié par Marianne Peyri, le 7 juin 2023 350
L’anthropologue est un archéologue spécialisé dans les ossements et les fouilles de tombes. Il étudie la mort et ses coutumes à travers les époques. Selon les civilisations, la relation avec la mort était différente et donc les pratiques variaient.
C’est un expert des aspects biologiques et culturels de l’humain. Lorsque l’anthropologue se rend sur des sites de fouilles, il peut être confronté à différents types de sépulture.
Les tombes ?
Prenons comme exemple l’époque de l’Empire romain où entre le IIIème et le IXème siècle de notre ère, on pouvait trouver des tombes tegulae. Ce sont des tombes à même le sol où le corps est protégé par des tuiles en terre cuite (Photo de Une, source INRAP). Il existe aussi des urnes en céramique, des sarcophages en pierre ou en plomb, des caveaux funéraires, etc. A l’intérieur les corps peuvent être couchés assis sur le coté sur le dos debout et même à plusieurs.
Que nous apprennent les sépultures ?
Aux côtés des ossements, l’anthropologue peut trouver des bijoux, des contenants (vases, pots, etc.) mais aussi des métaux, des traces de pollen. Il est très rare de retrouver les corps avec des vêtements car avec le temps, les tissus se décomposent.
Il est possible de déterminer le sexe du corps retrouvé, notamment grâce à la forme du bassin qui change suivant si c’est un homme ou une femme. La différence entre un enfant et un adulte se fait surtout par les dents ou dents de lait mais aussi le fait qu’un enfant a davantage d’os qu’un adulte.
Avec quoi ?
Lors des fouilles, l’anthropologue doit être très minutieux, il utilise alors « des outils de dentiste », des pinceaux de différentes tailles, des tamis… C’est nécessaire car, lors des fouilles, l’anthropologue sera forcément confronté à de très petites pièces qui doivent impérativement être récupérées.
Des méthodes incroyables de conservation
Lorsque l’on évoque le terme « momie », notre première pensée se dirige vers l’Égypte. Cependant, il existe plusieurs sortes de conservation des corps. Connaissez-vous la momie prénommée « l’homme des glaces » ?
On connaît la technique traditionnelle, pratiquée en Egypte et en Amérique du Sud, pour conserver des corps, en les vidant de leur organe et en les entourant de bandelettes. Il existe aussi des conservations de corps dites naturelles. Par exemple, dans la glace, on a trouvé un homme : Otzi ( photo ci-contre) en Italie, à la frontière avec l’Autriche, un homme tombé dans une crevasse, avec ses habits et ses armes. Il a été découvert en 1991 par un couple de randonneurs. On a pu étudier son estomac pour savoir ce qu’il avait mangé, les pollens qu’il avait respirés. Il était âgé de 500 ans.
Il peut aussi y avoir des momifications naturelles dans des tourbes de boue comme dans le nord de l’Europe comme l’homme de Tollund (Danemark) ou dans des mines de sel, ou dans des sables du désert avec un climat très sec. L’homme de Tollund est le cadavre naturellement momifié d’un homme mort entre 375 et 210 avant notre ère, découvert en 1950.
En France, il y la dame de Quengo, découverte il y a 9 ans dans une église, enterrée dans un cercueil de plomb, décédée en 1656. Celui-ci était tellement hermétique que l’air n’était pas entré et n’avait pas décomposé les tissus qui ont pu être étudiés. On a pu retrouver ses descendants.
Ces articles ont été réalisés par Ayleen, Louise et Kerkine, Yasmine A et R, élèves de 3e du collège Jacques Ellul de Bordeaux.
La réalisation de cet article s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège » mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.