Sauveurs de bateaux en bois !

Publié par Marianne Peyri, le 22 juin 2023   500

L’association Argonautic rassemble 300 bénévoles qui réparent et construisent d’anciens modèles de bateaux en bois, typiques du bassin d’Arcachon dans un chantier naval au port de Gujan-Mestras. Portraits de quelques membres de cette association qui nous ont accueillis, présentés leur association et leur travail notamment sur la construction d'un maquereautier.

Jean-Pierre de Wit, ancien professeur de mathématiques, passionné de vieux outils

Ce bénévole est un ancien professeur de mathématiques du collège Chante Cigale de Gujan-Mestras. Il est le responsable du petit musée qui se trouve dans l’entrepôt et dans lequel sont exposés de nombreux outils anciens offerts ou trouvés. Ces outils sont pour la plupart construits par des artisans car il n’était pas possible à l’époque d’en acheter dans des magasins spécialisés qui n’existaient pas. Cela fait 12 ans qu’il est dans l’association. C’est un ancien chef de bord et il est chargé des visites pédagogiques.

Gilles Castadet, président de  l’association, « Larrossien » depuis toujours

Le président de l’association Argonautique, Gilles Castadet est passionné de navigation depuis toujours car son père était ostréiculteur. A l’âge de 13 ans, il l’aidait dans les parcs ostréicoles. Il a appris à nager et courir entre les cabanes au port de Larros. Aujourd’hui, il travaille à l’usine Facture de Biganos comme conducteur de chaudière et vient au chantier sur son temps libre par passion.

 Jean Daney, de l’aéronautique à l’Argonautique

Depuis 2016, il est bénévole pour l’Argonautique après avoir travaillé des années dans l’aéronautique comme ingénieur à Airbus. Il nous a expliqué les progrès et les problèmes rencontrés au sein de l’association : la construction d’un maquereautier qui a dû s’arrêter parce qu’ils ne trouvaient plus de charpentier spécialisé dans la construction navale, mais aussi car les bénévoles venaient tous de métiers différents. Ils n’avaient pas toujours les capacités nécessaires mais se sont formés ensemble. Né à Gujan-Mestras, il a travaillé à Paris et à Toulouse puis est revenu sur le bassin d’Arcachon pour sa retraite. C’est à ce moment-là qu’il a vu l’Argo et s’est dit qu’il voulait naviguer sur ce bateau.

Article réalisé par Lou Kimes et Cloé Grondin, élèves de 5e du collège Chante-Cigale de Gujan-Mestras. 

Michel, membre de l’Argonautique : « Je ne viens pas pour travailler, mais pour me faire plaisir »

 L’Argonautique est une association de bénévoles dédiée à l’entretien, la réparation ou la construction de bateaux. Michel évoque son engagement de bénévole et répond à nos questions.

Depuis combien de temps êtes-vous membre de l’Argonautique ?

Je suis membre de cette association depuis maintenant 15 ans, dès que j’ai arrêté de travailler. Il fallait bien trouver une activité après la retraite.

Quelles sont vos motivations pour travailler dans le chantier ?

Pour me motiver à y aller je sais qu’il y a mes amis et surtout j’ai envie de faire quelque chose de mes journées au lieu de rester dans le canapé à ne rien faire et regarder la télé.

Venez-vous tous les jours au chantier naval ?

Non, pas forcément, en fait, il n’y a pas de moments ou de planning précis. Nous venons quand nous en avons envie et ce n’est pas comme un travail. C’est  du bénévolat et du plaisir.

Combien de temps mettez-vous pour construire un bateau ?

Ça peut prendre entre 3 et 4 ans, cela dépend du bateau et surtout de sa taille. Mais nous ne nous contentons pas de construire, nous réparons aussi les bateaux et les vérifions parce qu’un bateau à voile en bois doit être entretenu très régulièrement.

Quelle réparation devez-vous faire sur l’Argo II ?

Tous les ans, nous devons nous occuper du bateau. Il faut le sortir, nettoyer la coque puis le revernir. Nous devons aussi vérifier tous les moindres détails et réparer s’il y a des dégâts : c’est beaucoup de travail et d’entretien..

D’où vient tout le matériel pour réparer et construire les bateaux ?

Tout ce matériel pour les bateaux, nous l’achetons, dans des magasins de bricolage. Ce ne sont pas toujours les mêmes, cela dépend de ce dont nous avons besoin. Nous disposons de quelques subventions pour ces achats et aussi des cotisations des adhérents (environ 300 personnes dont seulement 40 actifs).

Avez-vous déjà dormi sur un bateau ?   

Oui, cela m’est arrivé plusieurs fois, cela dépendait de la durée du voyage et de notre destination. Lorsque nous allons à Pasaia en Espagne dans le Pays basque, par exemple,  il nous arrive de dormir sur le bateau.

Cet article a été réalisé par Mael Thiebaut, Lila Garnung, Lison Michaud, élèves de 5e 9 du collège Chante-Cigale de Gujan-Mestras. 

La réalisation de ces articles s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège », mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.