Quand on pêchait la sardine sur le bassin d'Arcachon
Publié par Marianne Peyri, le 22 juin 2023 1.7k
Saviez-vous que le bassin d’Arcachon et notamment Gujan-Mestras était autrefois un important port de pêche à la sardine ? Et connaissez-vous le sardinier Argo II ?
Le mystère de la sardine du bassin
En 1850 les sardines ont quitté, à cause d’un changement de températures des eaux, les zones bretonnes pour migrer vers le bassin d’Arcachon. De nombreux pêcheurs bretons sont alors venus sur le Bassin. Sept conserveries de sardines seront ainsi créées rien qu’à Gujan-Mestras et ils pouvaient ainsi mettre en boîte les nombreux poissons pêchés. Selon l’article de Jean Dubroca, « A Gujan, barbots de tous temps », les ports du Sud-Bassin vont ainsi connaître un véritable âge d’or de la pêche à la sardine au début du XXe siècle. « On peut estimer à un millier de marins le nombre de ceux qui pêchent la sardine, tandis que leurs épouses travaillent dans les conserveries, selon des horaires variant avec les heures d’arrivée du poisson qui a été vendu à l’encan ».
Ainsi pendant un siècle les pêcheurs bretons se sont installés avec leur famille sur le bassin d’Arcachon. Malheureusement, les sardines ont migré autre part, vers l’Espagne et le Maroc. Que sont devenues les usines de Gujan-Mestras ? Ne pouvant plus vendre de sardines, elles ont fermé dans les années 1950. Comme le fut Gujan-Mestras, les côtes marocaines deviendront alors le nouvel eldorado pour cette pêche.
Article réalisé par Sacha Pedro, élève de 5e du collège Chante-Cigale De gujan-Mestras.
L’Argo II, un sardinier ressuscité
Voici l’histoire d’un incroyable bateau car il a pu être reconstruit à l’identique de l’Argo I.
L’Argo I a été construit en 1907 sur le modèle d’un bac sardinier, c’est à dire un bateau qui pêche les sardines. Ce bateau peut franchir les passes du bassin d’Arcachon grâce à sa cale qui n’est vraiment pas profonde. Pour l’époque, ceci était une grande innovation !
Dans les années 2000, des bénévoles de l’association l’Argonautique ont décidé de le reconstruire grâce à un plan qui appartenait au grand-oncle de Jacques Lapeyre (un des bénévoles de l’Argonautique). Ils ont commencé à le reconstruire en 2000 et en 2006, puis ils l’ont mis à l’eau à Gujan-Mestras, au Port de Larros.
Ce « nouveau » bateau « l’Argo II » est la copie conforme de l’Argo I. L’Argo II a une longueur de 11,8 mètres, une surface de voile de 90 m² et il peut déplacer 4,5 tonnes. Il peut embarquer 16 personnes et il est construit essentiellement en bois. Aujourd’hui, il sert à faire des balades aux touristes chanceux. Il a aussi participé à des traversées jusqu’à Bordeaux, au Pays basque espagnol notamment pour aller à Pasaia (ces deux traversées durent 2 jours chacune). L’objectif des bénévoles est de le conserver en bon état car il est en bois, et il demande donc beaucoup d’entretien.
Source pour le texte et photo : l’Argonautique.
Article réalisé par Rosalie Gottero et Elina Bernadi, élèves de 5°9 au collège Chante Cigale de Gujan-Mestras.
La réalisation de ces articles s’inscrit dans le dispositif « Sciences en collège », mené par Cap Sciences en partenariat avec le Conseil départemental de Gironde. Il vise, avec l’aide de la journaliste Marianne Peyri, à accompagner les collégiens dans l'écriture d’articles et la réalisation de photos ou vidéos rendant compte de projets artistiques, culturels ou scientifiques initiés par les collèges de Gironde.